«Theodore Roosevelt»: la construction d’un président

Avouons-le : les séries documentaires consacrées aux présidents américains relayées par la chaîne américaine History sont souvent un peu trop élogieuses. L’enfilade des propos souvent dithyrambiques d’historiens et d’autres « experts » de ces illustres hommes de pouvoir et les reconstitutions dramatiques proprettes renforcent cette impression qu’on est devant une hagiographie.
La toute dernière production du genre se distingue un peu de ce lot, même si elle porte pourtant les mêmes habits glorieux… Cette minisérie documentaire en deux longs épisodes sur Theodore Roosevelt, le premier Roosevelt à occuper la Maison-Blanche, produite entre autres par Leonardo DiCaprio (qui devrait d’ailleurs l’interpréter prochainement dans un film de Martin Scorsese), dresse une chronologie éclairante de cet homme d’État d’exception, qui a porté plusieurs chapeaux (chef de la police de New York, rancher dans l’Ouest, colonel dans la guerre hispano-américaine, gouverneur), avant de devenir président, alors que plusieurs ne le voulaient pas à ce poste. L’exercice tombe parfois dans la dithyrambe : plusieurs historiens interrogés ne se gênent pas pour l’encenser, entre autres pour ses initiatives avant-gardistes et ses qualités oratoires. Heureusement, ils se permettent aussi de souligner les limites de son ouverture (entre autres envers les Premiers Peuples) et son ambition sans borne… Dans un même ordre d’idée, les scènes de reconstitution dramatique d’épisodes marquants de la vie de Roosevelt, portées par le jeu convaincant de Rufus Jones et une direction artistique somptueuse, dévoilent un personnage certes héroïque, mais aussi fait de contradictions et de défauts. Un président à dimension humaine, pour changer un peu.