Compétition féroce dans la série «Hôtel»

Que cache le personnel aux petits soins d’un grand hôtel ? Que se passe-t-il derrière les portes des suites présidentielles ou des modestes salles de réunion ? Qu’arrive-t-il lorsqu’il s’agit d’une entreprise appartenant à une famille dysfonctionnelle ? Si ces questions vous trottent dans la tête chaque fois que vous passez devant un hôtel luxueux, la nouvelle fiction annuelle de TVA devrait vous plaire. Surtout si vous avez suivi avec intérêt les tribulations du clan O’Hara de la série O’ (2012-2019).
D’ailleurs, on retrouve au générique d’Hôtel des noms ayant défilé dans celui d’O’, tels ceux de la productrice Sophie Deschênes, de Sovimage, des autrices Nathalie Bourdelais, Rachel Cardillo, Marie-Frédérique Laberge-Milot et Annie Langlois, sans oublier ceux du chef scénariste Yves Lapierre et du réalisateur Éric Tessier, qui signe les 12 premiers des 24 épisodes de la série — les épisodes 13 à 24 ayant été confiés à Jean-Carl Boucher.
« Avec Jean-Carl, qui, ayant travaillé sur District 31, connaissait le rythme des tournages, on a eu beaucoup de discussions, confie Éric Tessier en point de presse. J’ai essayé de le “feeder” sur tout ce que je pouvais, surtout sur le ton, car le ton d’Hôtel est assez spécial. Il y a un angle assez comique, très léger, mais il y a des moments où l’on se pose, où ça devient plus prenant. Avec la troupe de comédiens qui était bien partie, je crois que Jean-Carl avait des bases solides pour trouver cette espèce de mélange là. »
Succession difficile
« Série feuilletonnante chic et de bon goût », dixit Denis Dubois, vice-président aux contenus originaux à Québecor, Hôtel commence par un drame qui chamboule le quotidien des employés de l’hôtel Dumont, prestigieux hôtel-boutique du Vieux-Montréal. Jenny Dumont (Viviane Audet), directrice générale de l’établissement et fille chérie de Victoria Breault-Dumont (Nathalie Coupal), a péri dans un accident de la route. Entre alors en scène Guillaume (Emmanuel Schwartz), l’arrogant frère jumeau de Jenny, qui réclame avec éclat le poste de sa soeur. Avec sa dégaine de vedette, son regard assassin et ses répliques cinglantes, Guillaume a tout du personnage qu’on adore détester.
« C’est Emmanuel Schwartz, hein ? Avec lui, le terrain est vaste ! Jusqu’où tu le laisses aller ? Jusqu’où tu vas dans l’espèce de folie ? Moi, j’ai choisi de laisser Emmanuel prendre possession de Guillaume et d’avoir du plaisir là-dedans », explique le réalisateur Éric Tessier.
Or, Victoria, propriétaire de l’hôtel, a l’intention de confier le poste de sa fille, également convoité par son zélé bras droit, Hugo Roberge (Patrice Bélanger), à Sarah Joseph (Marie-Evelyne Lessard), meilleure amie de Jenny. Se sentant coupable du décès de cette dernière, Sarah est d’une part poussée par son futur époux, Manuel Reyes (Christian de la Cortina), à accepter l’offre, et d’autre part encouragée par sa grande amie Karine Leboeuf (Catherine Chabot) à la décliner.
L’ambition de Guillaume pourrait amener Sarah à prendre une décision hâtive. Concierge de l’hôtel et fidèle complice de Guillaume, Olivier Ostein (Olivier Gervais-Courchesne) pourrait changer la donne. Si l’on se fie aux deux épisodes présentés à la presse lundi matin, le tango qu’exécutera ce trio infernal, interrompu par le ballet des employés et des clients de l’hôtel, devrait tenir en haleine le public chaque jeudi soir.
« Ce qui est intéressant dans l’écriture, c’est que c’est extrêmement plein, il y a tellement de choses qui se passent en même temps, c’est fou ! dit Éric Tessier. Évidemment, il y a les actes de nos personnages principaux qui vont s’étirer sur plusieurs épisodes, mais les moments qui se déroulent à l’hôtel, comme le mariage, seront beaucoup plus courts. Quand on arrive au montage, c’est un beau défi d’arrimer tout ça ! »
« L’idée, c’est que les clients aient toujours un effet miroir sur au moins l’un de nos personnages, ce qui fait qu’ils ne sont jamais là pour rien et ont un effet révélateur », dévoile Yves Lapierre. Au fil des épisodes, les spectateurs devraient donc découvrir les failles que cache tout ce faste étalé.