Virage féministe à Bollywood?

Bollywood est l’une des plus importantes industries cinématographiques au monde, avec des centaines de films produits chaque année, mais trop peu de femmes peuvent y faire leur place, dénoncent plusieurs voix. Avec son nouveau documentaire, la réalisatrice et productrice montréalaise Rahila Bootwala est allée à la rencontre de femmes qui transforment ce milieu qui manque cruellement de réalisatrices, de productrices et de techniciennes.
Dans Les femmes, au-delà de Bollywood, la cinéaste née en Inde se met aussi en scène. Elle dit avoir dû quitter son pays natal dans les années 1990 pour Paris, puis Montréal, afin de poursuivre sa carrière. « L’Inde m’apparaissait comme un lieu où les femmes ne pouvaient pas avancer », dit-elle.
Trente ans plus tard, l’industrie s’essouffle un peu et produit « toujours les mêmes récits », raconte l’une des intervenantes. Une conclusion s’impose alors parmi les témoignages des dizaines de réalisatrices, scénaristes et chanteuses invitées : Bollywood doit engager plus de femmes, non seulement pour varier son contenu, mais aussi pour changer toute la culture indienne, encore « patriarcale ».
Bien que plusieurs inserts des lieux du tournage paraissent aléatoires et maladroits, et qu’un insupportable doublage typiquement télévisuel traduise les entrevues — la plupart en anglais —, le film aborde tout de même des propos nécessaires et inédits au Québec. On y découvre toute la diversité des thèmes et des esthétiques de Bollywood, mais aussi l’importance du mouvement #MeToo en Inde et l’influence de la religion dans la production cinématographique du pays.