«À la poursuite du diable»: un justicier dans l’âme

La Seconde Guerre mondiale a créé des atrocités inimaginables que le temps ne peut effacer. Benjamin Ferencza observé cette inhumanité, si bien qu’il lui est encore impossible aujourd’hui d’en parler sans revivre le traumatisme. Bien que juif, l’Américain d’origine hongroise n’était pas détenu dans un camp de concentration. Il s’y est toutefois rendu lors des libérations afin de trouver toutes les preuves possibles qu’il y avait eu crime de guerre, une expression jadis inexistante.
Formé en droit à Harvard quelques années plus tôt, Ben Ferencz avait pu s’intéresser au sujet grâce à un professeur. Ces études extracurriculaires l’ont amené, après une mission comme soldat, à être contacté par le Pentagone afin de se pencher de façon plus pratique sur la question.
De fil en aiguille, il trouvera des preuves imposant qu’un jugement soit rendu. À 27 ans, vierge d’une expérience en cour, il deviendra le procureur en chef des procès des groupes d’extermination (Einsatzgruppen) de Nuremberg, connu aujourd’hui pour être le plus grand procès pour meurtre de l’histoire. « L’affaire que nous présentons aujourd’hui est l’appel de l’humanité à la loi », dira-t-il en introduction.
Il est devenu spécialisé en matière de crimes contre l’humanité et des causes qui semblaient perdues. Mais plus important encore, il a toujours fait ce qu’il jugeait juste. Les réalisations de l’homme aujourd’hui âgé de 102 ans s’étendent bien au-delà de ce procès. Devoir de mémoire, le documentaire À la poursuite du diable met en lumière cette vie bien haute en émotions et en actions qu’a vécue cet homme profondément et véritablement bon.