Sur vos écrans - Passé d’ici et futur d’ailleurs

Les vestiges d’une tragédie maritime
Le naufrage de l’Empress of Ireland, un paquebot qui assurait la liaison entre Liverpool et Québec, survenu le 29 mai 1914 au large de Sainte-Luce, près de Rimouski, reste à ce jour la pire tragédie maritime de l’histoire du Canada, avec 1012 victimes parmi ses 1477 passagers. À la veille du 108e anniversaire de cette catastrophe, Historia propose un documentaire unique piloté par le « chasseur d’épaves » et historien maritime Samuel Côté, qui s’intéresse tout particulièrement à la redécouverte de l’épave, par un petit groupe de plongeurs téméraires, en 1964.
Les premières minutes détaillent les actions entreprises par le Canadien Pacifique, propriétaire du paquebot, pour récupérer les dépouilles des victimes, mais aussi les richesses que ses coffres contenaient, dont des milliers de lettres, qui se rendront dans bien des cas à leur destinataire. Le documentaire nous entraîne rapidement 50 ans plus tard, en offrant une chronique vivante et riche en archives de l’aventure d’un petit groupe de plongeurs amateurs qui n’avaient pas froid aux yeux (et ne craignaient pas les eaux glacées de l’estuaire du Saint-Laurent…) et qui profiteront du prêt d’un bateau par un magnat de la région, Aubert Brillant, pour arriver à localiser les restes du navire. L’intérêt du film réside essentiellement dans les témoignages de certains de ces téméraires explorateurs marins toujours vivants et de ceux qui ont gravité autour d’eux à l’époque sur les dessous de cette découverte importante dans l’histoire maritime québécoise.
À la conquête de l’Empress of Ireland
Historia, samedi 28 mai, 21 h
Un « banni de l’histoire » et son trésor
L’autre nouveauté originale d’Historia en cette fin de printemps est une série documentaire qui prend la forme d’une enquête archéologique et historique pas tellement courante à la télévision québécoise : une véritable chasse au trésor… Cette production entreprise par le cinéaste Roger Cantin (Matusalem), qui a participé à la recherche et à la réalisation, permet de découvrir un personnage historique « plus grand que nature » de Nouvelle-France peu connu du grand public : Jean-Vincent d’Abbadie de Saint-Castin, baron de son état, qui s’est allié aux Abénakis, au point de fonder une première communauté « métisse » et s’est installé sur la côte du Maine, à la frontière de l’Acadie, où il aurait amassé une fortune colossale grâce à de nombreux commerces.
La série s’emploie d’abord et avant tout à suivre l’enquête de deux historiens québécois, Billy Rioux et Samuel Venière, pour retrouver les restes d’un trésor que de Saint-Castin aurait caché sur ses terres et dont une partie a été trouvée par un fermier au XIXe siècle. Les enquêteurs peuvent compter sur l’apport de spécialistes pour mener à bien cette quête, qui démarre un peu lentement, mais qui gagne en intérêt et en rebondissements, pas toujours subtilement présentés, au fil des épisodes. Une quête patiente, comme les sciences qu’elle met en lumière.
Le trésor de Saint-Castin
Historia, dès le lundi 30 mai, 22 h
Pour la suite d’un monde
En 1976, David Bowie tenait son premier rôle au cinéma dans le film L’homme qui venait d’ailleurs de Nicolas Roeg, l’adaptation d’un roman de science-fiction sur les efforts (vains) d’un extraterrestre venu sur Terre pour trouver un moyen de convoyer de l’eau sur sa planète au bord de la désertification totale.
Quarante-cinq ans plus tard, Jenny Lumet et Alex Kurtzman (des habitués de la franchise Star Trek) proposent une suite sous forme de série télé, dans laquelle on retrouve le personnage de Bowie, Newton, cette fois interprété par Bill Nighy, mais où l’on suit surtout les démarches cahoteuses d’un autre habitant de cette planète lointaine, Faraday, interprété cette fois par Chiwetel Ejiofor (12 Years a Slave), pour sauver celle-ci d’une fin imminente, alors que la nôtre de planète est également au bord du gouffre. Les premiers épisodes, déjà offerts en anglais, laissent rapidement transparaître la filiation avec le film devenu culte, tout en empruntant sa trajectoire propre, collée sur nos propres préoccupations environnementales, et se révèlent rapidement très prenants.
The Man Who Fell to Earth (V.F.)
Crave et Super Écran, dès le dimanche 29 mai, 21 h
À ne pas manquer
Deux conteurs à tableOn se demande pourquoi une telle rencontre au sommet n’a pas été organisée avant, tellement elle semble naturelle : les deux conteurs qui rallient tous les publics au Québec, Fred Pellerin et Boucar Diouf, jasent de leurs racines, de leur cher village, de lutins… Entre autres.
L’autre midi à la table d’à côté
ICI Télé, dimanche 29 mai, 20 h