«Simple as Water»: grandes angoisses, petites joies

La réalisatrice a mis près de cinq ans pour achever ce film tourné sur trois continents, sans narration ni intervention de spécialistes patentés, qui laisse toute la place à ses sujets, naturels au possible devant la caméra, visiblement en confiance pour se dévoiler de la sorte.
Photo: HBO La réalisatrice a mis près de cinq ans pour achever ce film tourné sur trois continents, sans narration ni intervention de spécialistes patentés, qui laisse toute la place à ses sujets, naturels au possible devant la caméra, visiblement en confiance pour se dévoiler de la sorte.

Les conséquences de l’interminable guerre civile en Syrie ne nous sont pas étrangères, pas plus que le lot de souffrances, d’errances et de désespoir qu’elle suscite. Ce documentaire de Megan Mylan (Lost Boys of Sudan, Smile Pinki) réussit à donner au spectateur une dimension plus concrète des affres de ce terrible conflit à travers le destin de quatre familles syriennes. Condamnées à vivre dans l’incertitude et, dans certains cas, dans la grande misère, celles-ci vivent parfois des moments de bonheur chargé d’amour inconditionnel. De petites éclaircies qui rendent ces portraits d’une tristesse infinie plus supportables.

La réalisatrice a mis près de cinq ans pour achever ce film tourné sur trois continents, sans narration ni intervention de spécialistes patentés, qui laisse toute la place à ses sujets, naturels au possible devant la caméra, visiblement en confiance pour se dévoiler de la sorte. Yasmine, mère de quatre enfants, coincée dans leport d’Athènes depuis des mois en attente de pouvoir rejoindre son mari sans statut en Allemagne ; Samra qui a trouvé refuge avec ses jeunes fils en Turquie et se résout à les placer à l’orphelinat parce qu’elle ne peut pas s’en occuper ; Omar et son frère adolescent, amputé de guerre, qui sont en attente d’un statut de réfugié aux États-Unis ; Diaa, toujours en Syrie avec son fils handicapé, qui cherche son aîné disparu depuis cinq ans.

Ces histoires de vie, mises en scène avec une apparente simplicité, bouleversent et laissent peu de place à l’espoir, mais montrent tout de même que la vie peut parfois être belle, malgré tout. Vraiment tout.

Simple as Water

HBO et Crave, le mardi 16 novembre, 21 h

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