«Je slame, tu slames»: quand la poésie s'anime

Photo: Ecranhia-Vincent Turgeon

Pour nombre de francophones, les « chansons » du milieu des années 2000 de Grand Corps Malade ont été leur premier contact avec le slam. Un contact qui a quelque peu faussé leur perception de cette façon de mettre la poésie en lumière. Chez Grand Corps Malade, le texte est en effet accompagné de musique, ce qui contrevient aux règles des joutes disputées au Québec et dans la francophonie. C’est l’une des premières choses que les néophytes découvriront dans ce portrait d’un art décomplexé qui s’intéresse à la scène québécoise et à son rayonnement international.

Le scénariste et réalisateur Jean Fugazza fait œuvre utile, à défaut que celle-ci soit éclatée et originale, avec ce « Slam 101 pour les nuls » qui passe vite sur ses origines, même si on y aperçoit Marc Smith, à qui on attribue la création de cette façon de rendre vivante la poésie sur la scène au milieu des années 1980. Le cinéaste se reprend en offrant une tribune fantastique aux pionniers et figures marquantes du genre au Québec, dont Ivy, le fondateur de la Ligue québécoise de slam, David Goudreault et Amélie Prévost, d’anciens champions du monde, et à d’autres slameurs moins connus.

Vétérans et jeunes pousses viennent témoigner des caractéristiques et vertus de cette pratique artistique démocratique et de son aspect compétitif (mais pas trop). L’attrait du film tient aussi dans ses extraits de performances habitées, captées sur les scènes vibrantes du Québec, jusqu’à la Coupe du monde à Paris. De quoi donner envie de se retrouver bientôt dans une salle comble pour s’immerger dans cet art vivant.

Je slame, tu slames

Unis, lundi, 21 h et en rattrapage à tv5unis.ca.