«Marvel’s Avengers»: une belle histoire plombée par un design répétitif

Le récit est structuré autour de l’histoire de Kamala Khan, alias «Miss Marvel».
Photo: Square Enix Le récit est structuré autour de l’histoire de Kamala Khan, alias «Miss Marvel».

Avec la sortie de Cyberpunk 2077 reportée de septembre à novembre, Marvel’s Avengers avait le champ libre pour devenir la sensation de la rentrée 2020. Le titre édité par Square Enix échoue toutefois à sa mission.

Marvel's Avengers est un jeu de combat à progression à la troisième personne, avec des éléments de RPG, qui rappelle d’autres titres comme Destiny ou Anthem. Ce sont aussi, en quelque sorte, deux jeux en un, en associant une campagne solo d’une durée de 10 à 12 heures, à un « jeu-service » qui promet des ajouts réguliers de contenu en ligne.

La campagne solo est le meilleur côté de cette médaille. Elle débute par une catastrophe que les Avengers n’ont pu empêcher et pour laquelle on les tient responsables, menant à leur dissolution et leur mise au ban. Le désastre en question répand une substance qui procure des superpouvoirs aux gens touchés. Une entreprise nommée AIM promet de rétablir l’ordre avec une armée de robots tueurs face à ces « Inhumains », soit quiconque affiche des capacités surhumaines.

Le récit est structuré autour de l’histoire de Kamala Khan, une jeune adolescente passionnée par les Avengers qui, elle-même transformée, devient fugitive et se met en quête de les rassembler pour affronter AIM.

Le choix de Khan comme moteur narratif est audacieux―son personnage n’a encore jamais été vu en dehors des bandes dessinées―mais s’avère un coup de maître. L’ascension de cette groupie empreinte d'optimisme vers la superhéroïne « Miss Marvel », membre à part entière des Avengers, est savamment construite et captivante.

Malheureusement, une histoire bien racontée ne peut pas compenser un design sans intérêt. Trop souvent, les missions scénarisées, qui font progresser le récit, sont entrecoupées d’autres, insignifiantes, remplies d’objectifs assommants gardés par des ennemis―des robots―sans saveur.

Ça se gâte davantage une fois la campagne solo terminée. On est ensuite dirigé vers l’« Initiative Avengers », le versant « jeu-service » en ligne, où la répétition est le maître-mot.

Jouer au mode multijoueur en coopération peut être amusant, en particulier les missions qui plongent dans l’histoire d’un personnage en particulier. Mais elles ne sont qu’une petite partie du contenu, noyées dans un recyclage éhonté autant des décors que des objectifs à accomplir.

Ces répétitions auraient paru moins lourdes si le jeu ne traînait pas ses mécaniques de progression comme un boulet. Passer son temps à piller des coffres et à changer d’équipement dans les menus pour finalement sentir que tout cela ne fait pas de véritable différence dans les combats est non seulement peu gratifiant, mais carrément frustrant.

Parlant de combat, on n’est jamais dépaysé lorsqu’on passe d’un superhéros à l’autre, puisqu’ils sont tous coulés dans le même moule : une attaque légère, une autre puissante, une attaque à distance, un bouton pour esquiver, un autre pour parer. Chaque Avenger obtient aussi des mouvements spéciaux à utilisation limitée qui lui confèrent un rôle unique dans les affrontements. Hulk, on s’en doute, est plus du genre à foncer dans le tas, alors que Iron Man est plus efficace à distance. Néanmoins, même si une frappe bien sentie du marteau de Thor a quelque chose de satisfaisant, les mécaniques de combat deviennent elles aussi répétitives et ne redressent pas la balance.

On suggère d’attendre que le jeu soit en solde et de s’en tenir pour le moment à la campagne solo.

Marvel’s Avengers

★★ 1/2

Développé par Crystal Dynamics, Crystal Northwest, Nixxes Software BV et Eidos-Montréal. Publié par Square Enix. Offert pour PS4, Xbox One, Google Stadia et PC. Des versions PS5 et Xbox Series X sont prévues.