«5 jours»: dompter le «Stabat Mater»

Il y a des histoires de dépassement de soi qui émeuvent plus que d’autres. Celle de cette vingtaine d’élèves de l’école secondaire Calixa-Lavallée, située à Montréal-Nord, qui ont participé en octobre 2017 au projet un peu fou parrainé par les Grands Ballets canadiens (GBC) de créer un spectacle de danses urbaines sur le Stabat Mater de Pergolèse en seulement cinq petits jours de travail intense avec le chorégraphe français de réputation internationale Abou Lagraa fait partie de cette catégorie.
Ce film de Jean-Sébastien Ouellet, qui a déjà réalisé une trilogie documentaire sur l’art « qui fait du bien », offre une incursion intime mais jamais voyeuse dans les coulisses de cette expérience intensive. On suit donc les 19 jeunes filles de 14 à 18 ans et leur mentor d’une semaine, de leur première rencontre juste avant d’assister au spectacle Stabat Mater des GBC jusqu’au tomber de rideau de leur propre création sur cette même musique.
Entre les moments de liesse et de découragements créatifs, la gêne et les inévitables relâchements typiquement adolescents, on suit avec anticipation l’évolution de ce projet risqué, commenté avec beaucoup de générosité par Abou Lagraa. Le résultat de ce travail acharné, que l’on peut admirer dans les dernières minutes de ce documentaire qui devait à la base être une simple capsule Web pour le site des GBC, émeut et ravit. Une heure n’était pas de trop pour le mettre en valeur…