Pleins feux sur «Feux» au gala des Gémeaux

La série Feux a remporté les honneurs de la 32e édition du gala des prix Gémeaux, qui s’est déroulée dimanche soir au Théâtre Maisonneuve. En plus d’être sacrée Meilleure série dramatique, l’émission diffusée sur Ici Radio-Canada Télé a permis à une Maude Guérin très émue et à un Alexandre Goyette très heureux de repartir avec les prix du Meilleur premier rôle féminin et du Meilleur premier rôle masculin dans une série dramatique.
Au gala Avant-première, qui s’est déroulé dans l’après-midi, la plume de l’auteur Serge Boucher s’est également démarquée pour les textes de cette série. « C’est trois en trois pour Serge », a souligné au micro le producteur André Dupuy, faisant référence aux séries Apparences et Aveux, qui ont également été récompensées ces dernières années.
C’est toutefois Lâcher prise, une autre émission de Radio-Canada, qui est repartie avec le plus grand nombre de statuettes ce dimanche, soit six en tout. En plus d’être sacrée Meilleure série comique, elle a remporté deux prix d’interprétation féminine qui sont allés à Sophie Cadieux (Premier rôle féminin) et à Sylvie Léonard (Rôle de soutien). Lâcher prise a par ailleurs été récompensée pour sa réalisation (Stéphane Lapointe), ses textes (Isabelle Langlois) et son montage (Nathalie Lysight).
Rien pour Les pays d’en haut
Alors qu’elle dominait la liste des nominations avec 16 mentions, Les pays d’en haut a quitté bredouille cette 32e édition des prix Gémeaux. L’an dernier, elle avait raflé cinq prestigieux prix.
Unité 9, qui suivait de près avec 10 nominations, repart avec trois Gémeaux, soit celui de la Meilleure série dramatique annuelle, de la meilleure réalisation dans cette catégorie (Jean-Philippe Duval) et du Meilleur rôle de soutien féminin (Angèle Coutu). « Vous êtes tout près de deux millions à nous écouter, ça ne s’arrête pas, c’est une relation amoureuse, quasiment », a déclaré sur scène la productrice Fabienne Larouche.
Les attentes étaient élevées pour la série acclamée L’imposteur, qui était nommée neuf fois. Elle est repartie avec quatre trophées, tous remis hors d’onde, pour la réalisation d’une série dramatique, la distribution artistique, la musique originale et le thème musical.
Le moment émouvant du gala fut sans contredit la longue ovation (pleinement méritée) à Véronique et François, deux protagonistes du docu-réalité Face à la rue, qui traite de l’itinérance. Ils étaient sur scène en compagnie de Jean-Marie Lapointe pour présenter le prix du Meilleur premier rôle masculin dans une série dramatique annuelle, qui est allé à Pier-Luc Funk, pour Mémoires vives.

Les autres principaux prix d’interprétation ont été attribués à Antoine Bertrand pour Boomerang (Premier rôle masculin dans une comédie) et Céline Bonnier pour L’heure bleue (Premier rôle féminin, série dramatique annuelle).
Du côté des prix d’animation, l’entrain de Louis-José Houde à la barre du gala de l’ADISQ l’an dernier lui a valu un sixième Gémeaux pour cette soirée annuelle qui récompense la musique du Québec. « Je suis Montréalais et je m’inquiète de l’état du français à Montréal », a confié l’humoriste d’un ton sérieux, dans un rare moment revendicateur de la soirée. Il s’en est pris aux radiodiffuseurs qui, selon lui, devraient prendre exemple sur les télédiffuseurs pour promouvoir les contenus francophones. « Vous avez une partie de la responsabilité de la sauvegarde de notre identité », a-t-il déclaré.
Pas de changement non plus dans la catégorie Jeu, téléréalité, qui a pour une quatrième année consécutive récompensé le duo formé de Stéphane Bellavance et de Martin Carli derrière l’émission Génial !
André Robitaille s’est quant à lui illustré pour son entrevue avec la regrettée Janine Sutto dans la catégorie Série d’entrevues ou talk-show. « J’ai hâte qu’on bouge un peu au gouvernement, à Montréal. Il est temps de nommer un lieu au nom de Janine. J’ai hâte que ça se fasse, grouillez-vous ! » a réclamé l’animateur.
L’autodérision au programme
À la barre des Gémeaux pour une deuxième année consécutive, le tandem Salvail-Wauthier s’est avéré un peu moins mordant que l’an dernier. Une fois de plus, les animateurs ont ri des autres, mais surtout d’eux-mêmes. « S’ils nous ont repris, c’est qu’on devait être bons », s’est flatté Jean-Philippe Wauthier dans le numéro d’ouverture. « Je n’en suis pas sûr, ils ont confirmé une deuxième saison des Beaux dimanches », a répliqué Éric Salvail à l’animateur des dits Beaux dimanches.
Julie Snyder a été une cible de choix pour le tandem. « Beaucoup d’émissions mettent en vedette des femmes qui essaient de faire la paix avec leur passé, dont Le Banquier, avec Julie Snyder », ont-ils lancé. Idem pour les filles de la téléréalité Barmaids, qui ont fait preuve d’autodérision en préparant des shooters en coulisse, attendant avec impatience le party après le gala. Les animateurs en ont remis plus tard, mettant sur leur dos les fâcheux problèmes de son survenus en début de soirée.
La vidéo où les animateurs tentent de faire marche arrière, façon Plan B, pour retirer leur blague sur Céline Dion, était particulièrement réussie. Durant ce retour dans le passé, le duo met fin à une conversation téléphonique qu’est en train d’avoir le chroniqueur Patrick Lagacé – « Tu vas me remercier mon gars » – et échange les tenues de Céline Dion et de Safia Nolin au dernier gala de l’ADISQ, nous présentant ainsi une Céline vêtue du fameux t-shirt de Gerry Boulet et de petites lunettes rondes.
D’autres blagues sont tombées à plat ou ont carrément créé un malaise. C’est le cas de celle sur Alexandre Barrette, dont Éric Salvail se demandait s’il allait remercier le réseau V dans son discours. « J’espère, parce que V l’a remercié deux fois cette année », a déclaré son coanimateur, devant une salle silencieuse.
Hors champ, la voix de Paul Houde a ponctué la soirée de ses fameuses statistiques sur les gagnants, toujours sympa et efficace, à l’image de ce gala de l’Académie canadienne du cinéma et de la télévision.