Semeur de solidarité

Gilles Raymond ne fait pas les choses à moitié. Ce missionnaire dans l’âme, qui a entre autres oeuvré longtemps auprès du mouvement Opérations Dignité, s’est installé en Indonésie à la fin des années 1990. Il n’a pas tardé à s’engager pour améliorer le sort des paysans de l’île où il a déposé ses pénates, celle de Florès. Il a réuni les familles catholiques et musulmanes d’une trentaine de villages afin qu’ils réussissent à s’approvisionner en eau potable de façon durable. De cette expérience humanitaire, le cinéaste Pascal Gélinas a tiré un documentaire, intitulé Le porteur d’eau, qui a connu un beau succès critique en 2006. Cette fois-ci, il est retourné à sa rencontre pour documenter une autre de ses initiatives. Grâce à l’aide d’associations caritatives liées à l’Église catholique et de familles québécoises, il a réussi à financer un système de « prêts d’honneur » qui permet aux paysans d’acquérir une terre et de s’équiper pour y cultiver du gingembre.
Le film suit ce « créateur de ponts » entre le Nord et le Sud, mais aussi entre les communautés confessionnelles, dans ses efforts pour trouver le financement nécessaire pour ce projet, et surtout pour rendre ces paysans plus unis, moins victimes de la corruption ambiante. On sort ragaillardi du visionnement de ce documentaire porteur d’espoir. En ces temps assez sombres, où les solidarités sont mises à l’épreuve, il est plutôt réjouissant de constater qu’il est encore possible de changer le cours des choses. L’exemple de Gilles Raymond donne le goût de s’y mettre.