Parce qu’il faut bien que jeunesse se passe...

Il s’appelle Mehdi, mais tout le monde l’appelle Med. À 17 ans, il a tout ce qu’il faut de bagout et d’assurance (certains diraient d’insolence crasse) pour porter sur ses épaules cette nouvelle série à sketches qui porte aussi son nom. Autour de lui gravitent deux copains qui le suivent comme des satellites, et sa smala décomplexée de qui il tient, entre autres, son sens aigu de la répartie.
L’humoriste Mehdi Bousaidan prête ses traits — et son naturel — à ce grand adolescent bien de son temps, bourré de contradictions, né d’un père québécois et d’une mère arabe. Interprété par Antoine Vézina et Karina Aktouf, le couple est vif et délicieux jusque dans ses travers. Quant aux inséparables Sam et Nico (Théodore Pellerin et Pierre-Luc Funk, très justes), ils déclinent avec humour les mille et une variantes d’une insouciance propre à ce moment si particulier qui sépare l’adolescence de la vie adulte.
Inspirée de la série française Soda, Med a conservé certains textes originaux, mais a aussi développé les siens grâce au travail de six jeunes scénaristes québécois recrutés par celui qui a eu l’idée de cette adaptation, l’humoriste Louis Morissette. Med montre au surplus un Montréal réjouissant de naturel, magnifié par ses humeurs et ses imperfections, et donc très loin de la plastique des cartes postales habituelles.
Première fiction originale produite pour le créneau de soir de Vrak, Med ne souffre aucun temps mort, saucissonnant ses épisodes en capsules punchées, qui tournent souvent un peu court. La caméra y est vive, presque hyperactive. Les répliques y sont généralement bien ciselées, ce qui ne veut pas dire qu’elles sont toujours fines. En fait, elles sont même parfois grossières, ce qui s’inscrit tout à fait dans l’esprit de cette série qui revendique l’irrévérence propre à son sujet.