Télévision à la une - 30 ans de Ciné-cadeau

C’est le petit matin. Encore groggy, l’enfant ouvre un œil, l’esprit encore chargé de songes. Le soleil n’est pas encore levé, mais les rideaux ajourés révèlent une lumière bleu clair au-dehors. Les ténèbres s’en sont allées et bientôt la clarté du jour chassera les derniers vestiges de la nuit. Dans son lit tout chaud, l’enfant s’étire et bâille. Un sourire ravi se dessine alors sur ses lèvres. Samedi, 15 décembre. Aujourd’hui est une journée spéciale, car aujourd’hui Ciné-cadeau commence à déballer ses présents pour le bonheur de tous. L’heure des vacances de Noël n’a pas encore sonné, mais Ciné-cadeau, qui se poursuivra jusqu’au 6 janvier, en constitue toujours le plus beau signe avant-coureur!
 
Trente ans que Ciné-cadeau enchante les petits (et les grands) durant la période des Fêtes. Oui, déjà trente ans. Désormais, les jeunes téléspectateurs d’hier peuvent revoir les classiques de leur jeunesse avec leur propre progéniture, c’est dire. Une tradition, Ciné-cadeau? Assurément! D’ailleurs, la cote d’amour du rendez-vous ne se dément pas. À quoi cette longévité tient-elle? À un mélange savant de nouveau et de vieux. Autrement dit, à la programmation de titres éprouvés (Tintin, Astérix et Lucky Luke) et de films plus récents.
 
Ciné-cadeau à la puissance 3

Heureusement, ce trentième anniversaire ne verra pas Ciné-cadeau chercher à renouveler une formule d’ores et déjà gagnante. Avec trois rendez-vous quotidiens (9h, 15h30, 18h30) à se mettre sous la dent, les cinéphiles en devenir auront du reste largement de quoi sustenter leur appétit d’histoires merveilleuses. À cet égard, les festivités télévisuelles démarrent en lion samedi avec la présentation de Tintin et le lac aux requins, Astérix chez les Bretons, et, en soirée, Sinbad et la légende des sept mers. Outre le fait qu’il s’agit d’une belle sélection, ces trois titres constituent un bon échantillonnage, en cela que la suite est de la même eau.
 
Ainsi défileront au fil des jours de grands favoris comme La ballade des Dalton, Les 12 travaux d’Astérix, Tintin et le temple du soleil (avec la complainte de Zorino composée par nul autre que Jacques Brel!), Astérix et Cléopâtre («Gaulois venus de loin pour m’accabler de haine...»), ou encore Les Dalton en cavale. «Plusieurs de ces longs-métrages animés faisaient partie de la toute première sélection à l’hiver 1982-1983», souligne Lucie Léger, directrice des programmes jeunesse et famille à Télé-Québec.
 
«L’esprit de Ciné-cadeau, c’est un moment de détente en famille, poursuit-elle. C’est aussi la nostalgie, l’enfance retrouvée. Ces préoccupations sont au cœur de Ciné-cadeau.» De fait, les parents écoutent Ciné-cadeau autant que leurs enfants si l’on en croit les données d’auditoire. «Le titre le plus populaire demeure Astérix et Cléopâtre, qui attire 521 000 auditeurs. Ça représente une part de marché de 16,8. Viennent ensuite Les 12 travaux d’Astérix, Astérix et la surprise de César, Astérix chez les Bretons et, en cinquième place, la rediffusion des 12 travaux! Tous bénéficient de cotes d’écoute se situant entre 400 000 et 500 000 auditeurs. Je peux vous assurer que de tels chiffres ne peuvent être atteints uniquement avec un auditoire enfant», précise madame Léger, qui confirme d’un même souffle la popularité des «classiques de Ciné-cadeau», et celle d’Astérix en particulier.
 
Il n’empêche qu’il y a du bon et du très bon à grappiller du côté plus contemporain de la programmation. Ainsi, des titres comme Le géant de fer et Poulets en fuite sont de toute évidence voués à devenir des «classiques de Ciné-cadeau» un jour ou l’autre. Plus récents encore, les deux films français Kérity, la maison des contes et Brendan et le secret de Kells, avec leur approche visuelle d’orfèvre, exhibent un savoir-faire technique formidable.
 
En périphérie

Les offrandes cinématographiques ne seront pas qu’à Ciné-cadeau. En parallèle, Télé-Québec met sa grille horaire cinéma au pas de Noël. Parmi les primeurs, signalons le sublime film de David Fincher L’étrange histoire de Benjamin Button, une adaptation très fine d’une novella de F. Scott Fitzgerald. Le film porte-manteau New York, je t’aime et la comédie britannique Radio Pirate, avec notamment Bill Nighy, sont également à voir. Ajoutez Le fabuleux destin d’Amélie Poulain, Bienvenue à Pleasantville, Mon petit doigt m’a dit (avec la délicieuse Catherine Frot dans un Agatha Christie déjanté) et Sur la route de Madison, avec Clint Eastwood et Meryl Streep en amants d’un week-end aussi improbables que touchants... Sans oublier les Contes pour tous, indispensables en cette saison, avec La grenouille et la baleine, La guerre des tuques et Bach et Bottine. Pour les internautes, Télé-Québec a prévu une sélection de courts-métrages animés qui seront accessibles à partir du site du télédiffuseur. The Fantastic Flying Books of Mr. Morris Lessmore, gagnant d’un Oscar, est du nombre. Joyeuses Fêtes!
 
Pour information: http://www.telequebec.tv/

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