Bien bons bobos


	Dans Les bobos, on voit Étienne et Sandrine Maxou, interprétés par Marc Labrèche et Anne Dorval, vanter l’usage du Bixi, entre autres.
Photo: Télé-Québec
Dans Les bobos, on voit Étienne et Sandrine Maxou, interprétés par Marc Labrèche et Anne Dorval, vanter l’usage du Bixi, entre autres.

Les visionnements de presse se suivent et ne se ressemblent vraiment pas.

Mardi, il fallait subir Adam & Ève à Radio-Canada, nouvelle production du très adulé Claude Meunier (La petite vie) sur de pénibles histoires du même couple suivi en trois temps. Une production décevante, avec des gags éculés pour développer une perspective tristounette sur la famille et l’amour. Au suivant.
 
Mercredi, c’était au tour de Télé-Québec de dévoiler son émission de la rentrée la plus attendue, Les bobos, mettant en vedette deux mégastars du showbiz québécois, Marc Labrèche et Anne Dorval. Cette fois, le résultat comble les hautes attentes avec une production originale, drolatique et décapante qui donne en plus dans la joyeuse critique socioculturelle. Bravo.
 
Les bobos du titre, ce sont des bourgeois bohèmes, urbains branchés et friqués. Étienne Maxou se présente comme « un chasseur de tendances », tandis que sa femme Sandrine se veut une « tendancieuse », en ce sens qu’elle-même croit lancer les mouvements in. Elle se décrit aussi comme une « végétarienne non pratiquante » parce qu’elle mange de la viande tout en jugeant sévèrement ceux qui l’imitent. C’est aussi une femme engagée qui a « déjà téléchargé une chanson des Cowboys fringants».
 
Les Maxou habitent le Plateau, évidemment, ce « centre socioculturel du Québec ». Chaque émission (il y en aura 20) propose des sketches prétextes à rigoler ferme aux dépens de ces deux idiots diplômés (selon Anne Dorval) que l’auteur Marc Brunet préfère présenter comme « des naïfs qui n’ont d’intelligent que leurs téléphones ». Cette équipe-choc nous a déjà donné le très burlesque Cœur a ses raisons (TVA, 2005-2007). Cette fois, Marc Labrèche se charge en plus de la réalisation.
 
Concrètement, ça donne quoi ? On les voit commander des plats impossibles au restaurant, tenter d’aborder Rufus Wainwright au marché, vanter l’usage du Bixi, etc. Ils animent aussi leur propre émission « à la Vox » (selon l’auteur), La bande des deux, sous forme d’escapade de découverte d’un lieu à la mode. Certaines capsules utilisent des vedettes. Xavier Dolan casse la glace au premier épisode. On verra ensuite Denys Arcand, Macha Grenon, Luc Picard et Christiane Charette.
 
«C’est beaucoup plus verbeux que Le cœur a ses raisons, qui se voulait plus slapstick», explique M. Brunet. Il ajoute que dès l’apparition du germe de l’idée qui a engendré cette production, en réunion au très branché restaurant L’Express de la rue Saint-Denis, il était entendu de ne pas donner dans la sempiternelle étude des rapports hommes-femmes, déjà par trop exploités sur les écrans québécois. « C’est une émission sur les rapports sociaux, pas sur les relations personnelles, dit-il. On n’ira jamais chez les Maxou. »
 
Franchement, tout ne se vaut pas dans cette création foisonnante. Certains blocs s’étirent inutilement, par exemple quand il s’agit de réorienter des « touristes » perdus sur le Plateau. D’autres tombent un peu à plat, avec des gags faciles qui reposent un peu trop sur les mimiques délirantes des comédiens surdoués. N’empêche, la somme comique s’avère bien supérieure aux parties plus ou moins amusantes.
 
Ce sont donc de bien bons Bobos. La délicieuse découverte commence vendredi, à 20h, avec des reprises le mardi à 22 h.

 

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