À voir à la télévision le vendredi 28 octobre - Hannibal et le mal

Hannibal, ce n'est pas que le psychopathe du Silence des agneaux. C'est d'abord un des plus fameux militaires de l'Antiquité, ennemi juré de Rome, qui a failli prendre la capitale de l'empire au IIIe siècle avant le crucifié.

C'est donc à son tour de faire l'objet d'une biographie de cette série instructive intitulée Le panthéon des tordus. Quelle drôle de titre d'ailleurs pour une production de qualité qui se propose de faire le tour des personnages les plus sanglants de l'humanité!

Ce volet se demande encore plus précisément si on peut faire confiance aux ennemis d'un homme pour en dresser le portrait? Selon les ragots, Hannibal aurait obligé un soldat romain à se battre à mort contre un éléphant. Il aurait fait crucifier un guide qui l'avait mal orienté. Il aurait massacré 50 000 soldats romains en une seule journée. Faire d'Hannibal un génie militaire relève de la même logique qui consiste à élever un ennemi belliqueux et sauvage pour mieux se glorifier de l'avoir abattu.

Alors, qui est vraiment Hannibal? Le documentaire y répond. Chose certaine, il détruit et massacre tous ceux qui se mettent en travers de son chemin. Il s'en trouve beaucoup tout au long de sa marche forcée vers Rome, qui s'étend sur 2500 kilomètres. Il rencontre beaucoup d'embûches aussi puisque l'armée carthaginoise traverse les Alpes en octobre, sous la neige.

Le documentaire suit une équipe d'universitaires partie sur cette piste 2200 ans plus tard. Des ingénieurs reproduisent le «lancer des serpents», Hannibal ayant bombardé ses ennemis de reptiles. Les scènes sanglantes sont reproduites par des images animées. L'équipe pousse l'audace jusqu'à appeler à la barre du tribunal de l'histoire un psychiatre qui pose un diagnostic concernant le général africain.

Finalement, comme le veut cette série, le général Hannibal est situé sur une «échelle des tordus» entre Genghis Kahn et Jules César, qui ont aussi fait tuer par ambition et non par plaisir. Il est placé encore plus près de William Wallace, le rebelle écossais. Quelle drôle d'idée!

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