Balance maman hors du train, une comédie policière amusante qui rendait hommage à L'Inconnu du Nord-Express, de Hitchcock, et surtout La Guerre des Rose, une comédie noire satirisant le divorce, permirent un temps d'espérer de grandes choses de la part de Danny DeVito, l'acteur devenu réalisateur. Des promesses que même l'ambitieux drame biographique Hoffa ne tint malheureusement pas. Il n'en demeure pas moins que le second film, en particulier, est une pure merveille pour qui ne craint pas les grincements de dents.

La Guerre des Rose explore trois périodes dans la vie d'Oliver et Barbara Rose: leur première rencontre, l'arrivée des enfants jumelée à la réussite sociale, et, enfin, leur divorce. Si le plus gros de l'action est contenu dans le dernier acte, rien de ce qui survient dans les deux précédents n'est innocent. Avec une habileté diabolique, DeVito met la table pour le conflit qui éclatera plus tard.

En cela, le titre est on ne peut plus juste: retranchés dans leurs quartiers respectifs, les époux chicaniers se disputent la luxueuse demeu-re qu'il a payée, mais qu'elle a trouvée, restaurée et fait revivre. Bien que présente, la charge contre la bêtise du matérialisme ne constitue pas l'atout principal du film. En effet, ce sont davantage les coups pendables que se font Oliver et Barbara qui valent le détour.

À cet égard, Danny DeVito fit preuve de flair en confiant la vedette à Kathleen Turner et Michael Douglas, ses partenaires dans le mégasuccès À la poursuite du diamant vert. Leur chimie à tous deux fonctionnait tellement bien dans cette aventure exotico-romantique que de les voir se «désamouracher» l'un de l'autre dans une banlieue cossue constituait un spectacle pour le moins inattendu. En revisitant La Guerre des Rose, si l'on rit énormément et que l'on repère encore plusieurs bonnes idées de mise en scène, c'est la qualité du jeu des deux stars qui frappe le plus. L'un de ces cas où l'expression «duel d'acteurs» est parfaitement appropriée!

Cinéma / La Guerre des Rose
Cinépop, 17h55