À voir à la télévision le samedi 20 novembre - Ils arrivent...
Dès sa parution en 1898, le roman La Guerre des mondes, de l'écrivain britannique H. G. Wells (La Machine à voyager dans le temps), connut un vif succès. En 1938, un brillant homme de théâtre alors inconnu du grand public, Orson Welles, en fit un radio-roman si convaincant que la panique s'empara d'une Amérique convaincue que les extraterrestres venaient de débarquer.
En 1953, l'adaptation cinéma-tographique de Byron Haskin attira les foules plutôt que de les mettre en fuite. L'intrigue de La Guerre des mondes se prêtant à plusieurs lectures métaphoriques et pouvant être campée à n'importe quelle époque, personne ne s'étonna lorsque, en 2005, Steven Spielberg, monsieur Rencontres du troisième type, monsieur E.T., proposa un remake.Dans cette version-ci, le docker Ray Ferrier, son fils adolescent Robbie et sa fille Rachel tentent d'échapper aux envahisseurs, dont les tripodes ont émergé de sous la terre et détruisent tout sur leur passage.
Refaire La Guerre des mondes était une bonne idée et Spielberg était hors de tout doute l'homme de la situation. Au final, le résultat, un film techniquement stimulant et jouissant d'une production extrêmement soignée, laisse étrangement à désirer. Le récit est porteur, les effets spéciaux, convaincants, la mise en scène, concertée, et pourtant...
Le problème du film en est un de débalancement, lequel survient à deux niveaux distincts. D'abord, le scénario, si habile à entraîner dès le début le spectateur dans l'action, trahit un peu ce dernier en opérant une pirouette dramatique mal calculée visant uniquement à laisser le champ libre aux deux stars au générique, Tom Cruise (bof) et Dakota Fanning (bonne). Ainsi se débarrasse-t-on abruptement du fils pour ensuite le ramener à la fin de façon tout aussi arbitraire.
Vient ensuite la kyrielle de questions embarrassantes relatives aux carences technologiques provi-dentielles affligeant ses extraterrestres implicitement superintelligents, problèmes dont certains étaient déjà présents dans l'oeuvre de Wells (connaissances scientifiques d'alors obligent) et le film de Baskin, mais que Spielberg aurait pu chercher à corriger afin de faire de son très beau film un très bon film.
Cinéma / La Guerre des mondes, V, 20h15