À voir à la télévision le vendredi 15 octobre - Rencontre avec des hommes extraordinaires

Avec Rashomon, sans doute Les Sept Samouraïs constitue-t-il le film le plus immédiatement associé au cinéaste Akira Kurasawa. Première incursion du maître japonais dans le monde des samouraïs, ce chef-d'oeuvre impérissable demeure compulsivement regardable plus d'un demi-siècle après sa sortie. Il y a la mise en scène brillante de Kurosawa, bien sûr, le rythme qu'elle impose, et aussi la photo noir et blanc formidable d'Asakazu Nakai (Le Château de l'araignée, leur Macbeth à tous deux), mais il y a plus, beaucoup plus...

Les «sept samouraïs» en question sont en fait six guerriers sans attache, des rônins, que des villageois terrorisés par une horde de brigands recrutent afin de les protéger. Or, parmi les paysans, les samouraïs ont bien mauvaise réputation: buveurs, coucheurs, etc. Mais devant la perspective du vol d'une récolte entière, vers qui d'autre se tourner? Ainsi débarquent au village Kambei, Katsushiro, Gorobei, Shichiroji, Heihachi, Kyuzo, ainsi que Kikuchiyo, le septième homme, qui se force un passage après avoir été écarté.

L'attitude de ce dernier tranche avec celle de ses comparses. Moins solennel, Kikuchiyo comprend en fait mieux que quiconque les problèmes des villageois puisque ce sont là ses origines réelles. Interprété par Toshiro Mifune, longtemps l'acteur fétiche d'Akira Kurosawa, le personnage de Kikuchiyo s'apparente un peu au moteur émotionnel du film.

Lequel, pour qui ne l'aurait jamais vu, offre une succession de scènes mémorables, dont la présentation des samouraïs, qui fit date et qui continue d'être copiée à ce jour par des réalisateurs ne sachant peut-être même pas toujours d'où vient le schéma auquel ils ont recours. Des morceaux d'anthologie et des procédés narratifs inédits, Les Sept Samouraïs en regorge, comme en font foi les différents essais consacrés au film.

Mais que l'on soit féru ou non d'histoire du cinéma, que l'on s'intéresse ou pas aux anecdotes cinéphiles, Les Sept Samouraïs reste, d'abord et avant tout, un film qu'il faut avoir vu une fois. Et dès lors que c'est chose faite, le seul regret qui plane est celui de ne pas avoir procédé plus tôt.

Cinéma / Les Sept Samouraïs - TFO, 21h

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