O Vertigo décrypte l’impulsion du geste

Pour les 30 ans de sa compagnie O Vertigo, Ginette Laurin revient aux sources de l’impulsion du geste qui caractérise son travail depuis le début. À cette occasion, sa troupe propose toute la semaine Variations 2, une performance publique, dans le hall de la Place des Arts (PdA), embryon de sa future création à venir l’automne prochain.
« Ma prochaine pièce sera beaucoup plus formelle, abstraite, affirme la chorégraphe. Je veux me concentrer sur le mouvement, qui se construit du début à la fin. » À preuve, elle travaille seule avec ses danseurs et n’intégrera les concepteurs (musique, costumes, éclairages, etc.) qu’à la fin du processus.
D’ici là, on peut voir un montage de différents segments gestuels en cours de création, trois fois par jour (12 h, 17 h, 19 h) toute la semaine, sur un petit plateau érigé à l’Espace Georges-Émile-Lapalme. Variations 2 revisite l’élan, l’envol qui ont toujours donné une couleur poétique à ses oeuvres, de Chagall à Khaos, et marque le début des festivités entourant les trente ans de la troupe de danse.
« C’est la source de ma gestuelle que j’essaie d’amener ailleurs, avec une approche différente », explique-t-elle.L’oeuvre de Ginette Laurin s’est longtemps articulée autour de la figure du duo, base de la relation à l’autre dans la danse. Elle mise davantage sur l’éclat et les contrastes, des petites formes jusqu’à l’unisson du groupe.
« À partir d’un cadre et de consignes très précises, les danseurs jouent avec cette idée d’impulsion ou d’amorce de mouvement arrêté par l’autre, qui peut se décliner ensuite en solo, duo, trio, puis en groupe à l’unisson. »
Le montage chorégraphique évoluera vers une forme plus éclatée et interactive lors d’une prochaine semaine de prestations publiques disséminées dans le grand hall de la PdA, en décembre.
« Ce sera complètement différent. On va travailler des improvisations structurées autour de trajectoires préétablies mais altérées par le déplacement des passants. On va donc s’intégrer à la foule. »
Blanche-Neige revisitée
Entre-temps, c’est la chorégraphe Manon Oligny qui reprend sa performance Où est Blanche-Neige ? du 16 octobre au 1er novembre. Sept danseuses et un danseur mettent en corps et en mouvements la chute du personnage iconique de Disney jeté dans l’arène de l’urbanité contemporaine que représente bien le va-et-vient incessant des passants. Nouveauté par rapport à la prestation de l’an dernier : deux créateurs vidéo investissent l’écran mosaïque du hall de la PdA qui devient en quelque sorte l’usine à Blanche-Neige dont se sont échappées quelques exemplaires…