Culture : à la demande du MAL, Marcel Côté prend de nouveaux engagements
Lorsqu’il est question de culture, Marcel Côté estime être le seul candidat crédible. En plus de bonifier substantiellement le budget du Conseil des arts de Montréal, le prétendant à la mairie de Montréal s’engage notamment à inclure des artistes québécois au sein de missions à l’étranger et à venir au secours des théâtres en manque de stationnements.
M. Côté a dévoilé ces engagements lors d’une entrevue accordée au Devoir mercredi. Les trois principaux partis politiques en lice ont été invités à répondre au Mouvement pour les arts et les lettres (MAL), qui demande aux candidats des élections municipales de faire connaître leurs engagements en culture. Le MAL veut également hausser le budget du Conseil des arts de Montréal (CAM) à 20 millions de dollars d’ici 2017. Seul Marcel Côté a accepté de détailler au Devoir les engagements qu’il compte défendre lors de la « présentation publique » qui permettra aux candidats à la mairie de discuter culture mardi prochain au Club Soda.
Dans son programme, la Coalition Montréal s’est engagée à « augmenter la contribution municipale au budget du CAM de 10 % par année pendant quatre ans ».
Missions internationales
S’il est élu, Marcel Côté promet en outre d’inviter des représentants du domaine artistique à l’accompagner dans des missions internationales. Il souhaite ainsi mettre en valeur nos talents locaux. « Si on dit que la culture fait partie de l’image de marque de Montréal et que Montréal est une ville créative de classe mondiale, il faut qu’on intègre les artistes. »
Plateau-Mont-Royal
En ce qui concerne l’accessibilité aux arts et à la culture, le candidat à la mairie affirme que la majorité des salles de la métropole sont confrontées à « une crise majeure » en raison d’une baisse de leur achalandage. Par exemple, les théâtres du Plateau-Mont-Royal sont selon lui victimes du manque de stationnement causé par les mesures d’apaisement de la circulation du maire Luc Ferrandez, de Projet Montréal. « Je vais le mettre sur la table, ce problème-là. Je vais le dire à [Richard] Bergeron, qu’il est en train de les asphyxier. Et il ira s’expliquer aux directeurs et aux directrices de ces théâtres-là. Il est en train de les faire mourir à petit feu. »
M. Côté propose de créer de concert avec l’arrondissement un comité réunissant des résidants, des restaurateurs, mais aussi des représentants des théâtres pour évaluer les besoins de stationnement. « Le milieu de la culture devrait se méfier des beaux discours. Ils en ont eu pas mal, des beaux discours », lance-t-il en terminant.
Denis Coderre présentera ses engagements culturels jeudi matin. Projet Montréal dévoilera quant à lui sa plateforme la semaine prochaine, mais le programme 2013 du parti prévoit déjà d’indexer le budget annuel du CAM à l’inflation.
***
Plus d'engagements, plus d'argent
Le Mouvement pour les arts et les lettres (MAL) demande aux candidats des élections municipales de faire connaître leurs engagements en art et culture, à l’échelle du Québec. Il réclame aussi, à l’instar de Culture Montréal, que le budget du Conseil des arts de Montréal (CAM) soit porté à 20 millions de dollars d’ici 2017.
Cette demande s’appuie sur les recommandations du rapport Bachand, qui remonte à 2003. Déjà à l’époque, on reconnaissait la nécessité de cette hausse afin que le CAM remplisse sa mission. En 2007, lors du sommet de Montréal, métropole culturelle, le maire répondait plutôt par une indexation du budget de l’organisme subventionnaire, passé depuis de 10 à 13 millions.
Le MAL, qui représente six associations d’artistes et 13 conseils régionaux de la culture, souhaite que les candidats de toutes les régions du Québec posent des gestes concrets pour soutenir les artistes et leur création. Il constate que seules Longueuil, Montréal et Saguenay se sont dotées d’un conseil des arts.
«On ne dit pas tout le monde devrait avoir un conseil, mais c'est une des formes de soutien aux artistes professionnels à laquelle on tient parce que l'argent est attribué au mérite par des comités de pair», a indiqué Bastien Gilbert, porte-parole du MAL.
Frédérique Doyon