Les tremplins de la danse

Une performance de 2fik, qu’on peut voir en spectacle ce samedi, avec la chorégraphe Dana Michel à Montréal, arts interculturels (MAI), dans le cadre de Sparks.
Photo: Source Sparks Une performance de 2fik, qu’on peut voir en spectacle ce samedi, avec la chorégraphe Dana Michel à Montréal, arts interculturels (MAI), dans le cadre de Sparks.

On le sait, on le saura, le milieu de la danse est dur, pas évident à percer pour un jeune interprète. Se développent, en réaction, de plus en plus de tremplins pour les jeunes artistes. Des scènes allouées ou des vitrines pour diffuseurs, qui apportent aux chorégraphes le petit swing qui peut faire toute la différence.

À Tangente, les soirées Danses Buissonnières donnent depuis presque 30 ans un premier élan aux finissants des écoles de danse. Choisis par un jury qui possède à peine quelques années d'expérience de plus, les tout jeunes chorégraphes présentent, dans cet écrin professionnel, une petite pièce de 7 à 10 minutes. «Sur 30 candidats, le jury en sélectionne en général 6, explique la codirectrice artistique et générale Dena Davida. Ce sont des jeunes qui choisissent des jeunes, qui savent ce qu'il faut pour nourrir cette génération. Tous les finissants ne sont pas égaux: certains ne sont pas si jeunes que ça, et d'autres cristallisent déjà un point de vue dans leur écriture.» Cette année, ils sont sept, venus de Québec, de Montréal ou de la célèbre Julliard School. «Ce n'est pas la seule porte d'entrée à Tangente, mais pour les gens qui commencent, c'est une bonne chance», conclut Davida. La classe 2010 montrera ce qu'elle a dans le ventre à Tangente du 16 au 19 septembre. Elle compte Maryse Damecour, Sarah Dell'Ava, Katia-Marie Germain, Patrick Lloyd Brennan, Dorian Nuskind-Oder, Raphaëlle Perreault et Allysen Hooks.

La semaine suivante, toujours à Tangente, Les Gradués poussent la création un cran plus loin. Thierry Huard, Andrée-Anne Ratthé et Dominique Thomas, qui étaient l'an dernier de Danses Buissonnières, montrent l'évolution de leur écriture, du 23 au 26 septembre.

Se faire voir

Cette année, le Studio 303 innove avec son Safari Urbain Sparks. Articulé autour des besoins de jeunes chorégraphes, Sparks devient une vitrine pour des diffuseurs ciblés. «Ce qui est difficile pour les jeunes artistes, précise Mélissa Guay du Studio 303, c'est de se faire voir. Surtout lorsqu'ils n'ont pas les ressources financières.» Car les showcases, comme le milieu les appelle, ne sont pas donnés. Un stand à la Conférence internationale des arts de la scène (CINARS) nécessite un investissement minimal de 700 $. Et pour se présenter devant le Réseau indépendant des diffuseurs d'événements artistiques unis (RIDEAU), il faut compter au moins 225 $ et se soumettre aux critères du jury.

Jacques Poulin-Denis, PME-ART, Wants&Needs dance, 2fik et Dana Michel et Frédérick Gravel ont choisi eux-mêmes les douze diffuseurs invités, qui viennent de France, d'Italie, de Belgique, du Royaume-Uni et des États-Unis. «Les chorégraphes cherchent une relation de qualité avec les diffuseurs plutôt que de seulement leur vendre un show. On a concocté un horaire serré, avec des brunchs de réseautage, des visites privées de studio, des répétitions publiques et des partys.» Des spectacles dont le public peut aussi profiter pour voir ces jeunes chorégraphes en quête des scènes internationales. Pour la programmation, voir www.studio303.com.

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