À voir à la télévision le jeudi 21 juillet - Une commode pas très commode

Jeanne Labrune rigolote? Personnellement, je ne croyais pas la chose possible, de même que ceux qui avaient vu Sans un cri et Si je t'aime... prends garde à toi ne pouvaient l'imaginer légère, ironique et vachement parisienne. C'est pourtant ce qu'elle affiche, avec élégance, dans Ça ira mieux demain (2000), une comédie où les névroses sont littéralement mises en boîte.

Croyez-le ou non, toute cette escalade de quiproquos, de malentendus et de faux pas diplomatiques est d'abord provoquée par un... bout de plastique. Dans une quincaillerie, Sophie (Nathalie Baye, qui révélait ici 87d'indéniables talents comiques) fait la connaissance d'Elisabeth (Jeanne Balibar, un poème en soi... ), plongée dans des abîmes d'angoisse à l'idée de choisir un tissu pour ses rideaux et une chute de plastique pour recouvrir une vieille commode. Malheureusement pour Sophie, et pour son mari Xavier (Jean-Pierre Darroussin), psychiatre un peu cynique qui sait flairer le trouble, la bonté d'Elisabeth, qui tient à leur offrir cette commode, se fait drôlement envahissante.

Et ils ne sont pas les seuls à être confrontés aux imprévus du quotidien, celui des Parisiens bon chic bon genre. De savoureux personnages gravitent autour de ces figures tiraillées entre la respectabilité et le mensonge — à peu près tous disent une chose et pensent exactement

le contraire... —, à commencer par l'unique Danielle Darrieux, transformée en ancienne décoratrice d'ambassades et dont la superficialité fait peu à peu place à des émotions plus graves, empreintes de nostalgie. On retrouve aussi l'excellente Isabelle Carré en violoncelliste et amie, de moins en moins patiente, de l'hallucinante Elisabeth. Bref, un charmant portrait de société, une pétillante comédie de moeurs, une délicieuse fantaisie (c'est d'ailleurs le qualificatif que Labrune donne à son film) de la part d'une cinéaste qui enfin nous révèle la part lumineuse d'elle-même. Personne ne s'en plaindra.

Cinéma / Ça ira mieux demain
Télé-Québec, 21h

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