Polanski assistera au procès à Londres sans quitter Paris

Londres — Le cinéaste français Roman Polanski, qui attaque le magazine britannique Vanity Fair pour diffamation devant un tribunal londonien la semaine prochaine, témoignera par vidéo interposée depuis Paris, pour contourner une menace d'extradition vers les États-Unis.

Le cinéaste de 71 ans est poursuivi pour détournement de mineure aux États-Unis depuis 1977. À l'époque, il avait plaidé coupable d'avoir eu une relation sexuelle avec une jeune fille de 13 ans mais avait fui vers la France avant le verdict.

Polanski, oscarisé pour Le Pianiste en 2003, n'est jamais retourné sur le territoire américain depuis lors. Il risque l'extradition vers les États-Unis s'il se rend en Grande-Bretagne.

En février dernier, la Cour suprême d'Angleterre a autorisé le réalisateur à poursuivre Vanity Fair devant un tribunal londonien depuis une chambre d'hôtel à Paris, cassant un précédent jugement qui l'obligeait à se rendre à Londres pour attaquer le magazine. L'affaire Polanski contre Vanity Fair concerne un article publié en juillet 2002.

L'article racontait que le cinéaste s'était rendu aux funérailles de sa première épouse, Sharon Tate, assassinée en 1969, en compagnie d'une jeune femme suédoise avec laquelle il flirtait ouvertement dans un restaurant new-yorkais. Selon Vanity Fair, Polanski aurait déclaré à cette «beauté suédoise» qu'il «allait faire d'elle une autre Sharon Tate».

Selon l'avocat de Polanski, le procès, qui s'ouvre lundi, constituera le premier procès en diffamation dans lequel le plaignant témoignera par l'intermédiaire d'une caméra vidéo.

Cette particularité ainsi que l'actrice Mia Farrow et Debra Tate, la soeur de Sharon Tate, qui doivent témoigner à la barre, devraient attirer une foule de curieux dans le tribunal londonien.

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