La cinéaste Carole Laganière est décédée

La réalisatrice québécoise Carole Laganière est décédée lundi, à 64 ans. « Ses films resteront, mais son regard nous manquera », a déclaré sur les réseaux sociaux la Cinémathèque québécoise en annonçant le départ de la cinéaste.
Documentariste jusqu’à sa mort — son dernier film, Fuir, est sorti en septembre dernier —, Carole Laganière s’est d’abord fait connaître pour ses oeuvres de fiction.
En 1989, alors étudiante en Belgique, elle réalise son premier court métrage, Jour de congé, dans lequel apparaît la renommée Yolande Moreau, qui était, à l’époque, encore peu connue.
Dans ce drame doublement primé en Belgique, les caméras se braquent sur le centre d’appels fictif SOS j’écoute. « On va se souvenir d’elle comme une documentariste, mais Carole, c’était une cinéaste douée, point. […] On voit déjà dans ce court métrage son intérêt pour l’humain, qui était manifeste », confie en entrevue au Devoir le directeur général de la Cinémathèque québécoise, Marcel Jean.
Cette trame « humaniste », « doublée d’une grande intelligence », aura guidé toute son oeuvre. L’ancien critique cinéma du Devoir « pense par exemple à La fiancée de la vie (2001), qui est un film d’une grande finesse dans la manière dont elle parvient à nous parler […] de l’espèce de tabou de la mort lié à l’enfance ».
Mme Laganière osait aborder la fin de la vie et la maladie dans ses oeuvres. Dans Absences (2013), sa mère, qui souffre de la maladie d’Alzheimer, est à l’écran.
Carole Laganière, elle aussi malade ces dernières années, n’a pas hésité à se « servir de l’expérience de sa mort pour faire un film », indique Marcel Jean. « Je sais qu’elle filmait son passage. […] Elle avait cet engagement-là par rapport à son oeuvre, par rapport au cinéma. C’est quelque chose de très beau. » Un film présentant les derniers instants de sa vie pourrait donc sortir à titre posthume.
La Cinémathèque québécoise prévoit rendre hommage au printemps à cette « figure importante du cinéma documentaire au Québec ».