«Shotgun Wedding»: les noces de brousse

Dans un paradis hôtelier sis au bord de la mer, aux Philippines, Darcy et Tom sont sur le point de convoler. Or, il devient vite apparent que des tensions couvent. Au premier chef, Tom tient à offrir un mariage si parfait à sa douce qu’il en est insupportable. Quant à Darcy, son lâcher-prise par rapport aux préparatifs dissimule mal la montée en elle de doutes de dernière minute. Mais voici qu’au moment même où les futurs époux s’isolent pour se dire leurs quatre vérités, des pirates débarquent et prennent leurs familles respectives en otage. Sauver leurs proches suffira-t-il à rallumer la flamme des amoureux ? Poser la question…
En effet, rien dans la comédie« romantico-d’action » Shotgun Wedding (V.F.) ne génère quelque surprise que ce soit. Évidemment, le dénouement heureux est attendu et souhaité, genre oblige, mais dans l’intervalle, aucun retournement de situation ni aucune révélation ne suscite l’étonnement. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne l’identité des « méchants » derrière la prise d’otages.
Au moins le film s’avère-t-il énergique et sans temps mort, pigeant dans le répertoire cinématographique divers concepts éprouvés. Ainsi, la portion de la fuite des amants chicaniers dans la jungle évoque-t-elle la comédie d’aventure Romancing the Stone (À la poursuite du diamant vert), déjà « revisitée » (hu-hum…) dans The Lost City (La cité perdue). Brièvement faits captifs, Darcy et Tom sont en outre attachés l’un à l’autre : cela donne un duo mal assorti forcé de collaborer comme dans le classique The Defiant Ones (La chaîne). Bref, on recycle allègrement, mais c’est fait avec dynamisme et une absence bienvenue de prétention.
L’autre Jennifer
Sur le plan de la réalisation, Shotgun Wedding ne réinvente rien non plus, au contraire. On est en effet dans le b.a.-ba de la mise en scène : aucune imagination, aucune ambition. D’ailleurs, les effets visuels de second ordre trahissent autant leur présence que leur artificialité, surtout vers la fin.
Réalisateur du succès Pitch Perfect (La note parfaite) et de la très oubliable comédie Sisters (Soeurs), Jason Moore a principalement travaillé en télé, sur différents épisodes de séries telles Dawson Creek (Dawson) et One Tree Hill (Les frères Scott). Visuellement et techniquement, Shotgun Wedding s’apparente davantage à cela qu’à du cinéma.
En définitive, les principaux atouts du film sont ses vedettes, Jennifer Lopez et Josh Duhamel, qui partagent la chimie requise et font montre d’un bon timing comique. Une distribution impressionnante, mais à qui on donne peu à faire, les entoure : Lenny Kravitz en ex parfait jusqu’à la nausée, Check Marin en père de la mariée déplaisant, Sonia Braga, de Kiss of the Spider Woman (Le baiser de la femme araignée), en mère de la mariée contrariée…
Sans oublier l’inimitable Jennifer Coolidge, de la série The White Lotus (Le lotus blanc), en mère gaffeuse du marié (Coolidge n’est que de 11 ans l’aînée de Duhamel, mais passons) : dans chacune de ses scènes, elle vole la vedette. Là encore, sans surprise.