Hélène Florent aux oiseaux au ​Gala Québec Cinéma

Hélène Florent devient la première actrice à rafler deux prix d’interprétation.
Photo: Evan Buhler La Presse canadienne Hélène Florent devient la première actrice à rafler deux prix d’interprétation.

Les artisans du film Les oiseaux ivres ont dû sabler le champagne dimanche soir après le Gala Québec Cinéma. En effet, avec dix prix Iris, dont celui du meilleur long métrage de fiction, ce récit lumineux, poétique, politique et romantique à propos d’un travailleur migrant et de ses patrons, a régné presque sans partage. Déjà lors du Gala des artisans tenu en amont, Les oiseaux ivres avait récolté cinq prix. Vedette du film et lauréate des Iris de la meilleure interprétation féminine dans un premier rôle ET dans un rôle de soutien, pour Maria Chapdelaine, Hélène Florent a écrit une page d’histoire.

Pour mémoire, on signalait au moment de la sortie des Oiseaux ivres une « interprétation parfaite à tous égards […], surtout Hélène Florent à qui, entre ce film-ci et Maria Chapdelaine, on devrait tout de suite remettre le prix Iris ». Voilà qui est chose faite.

C’est dire qu’on ne peut que se réjouir du résultat des courses, puisqu’au sein d’un cru remarquable, Les oiseaux ivres s’imposait comme une œuvre d’exception, tant sur le plan narratif que visuel. D’ailleurs, outre l’Iris de la meilleure réalisation remporté par Ivan Grbovic, le film s’est vu décerner celui du meilleur scénario, coécrit par le cinéaste et la directrice photo Sara Mishara, et celui, justement, de la meilleure direction photo (à noter que Sara Mishara, avec Norbourg, était nommée deux fois dans cette catégorie).

Le film a aussi remporté les Iris de la meilleure musique (Philippe Brault), du meilleur son (Olivier Calvert, Stephen de Oliveira et Bernard Gariépy Strobl), du meilleur montage (Arthur Tarnowski), de la meilleure distribution des rôles (Nathalie Boutrie), et de la meilleure interprétation masculine dans un rôle de soutien (Claude Legault).

 

Des fleurs pour Vallée

L’autre gagnant notable de la soirée, avec quatre prix, est le très beau Maria Chapdelaine, de Sébastien Pilote. Outre l’Iris pour le rôle féminin de soutien déjà mentionné, le film a reçu ceux de la révélation de l’année (Sara Montpetit), des meilleurs costumes (Francesca Chamberland) et de la meilleure coiffure (Martin Lapointe).

Avec trois trophées, L’arracheuse de temps, de Francis Leclerc, n’est pas reparti bredouille non plus : meilleure direction artistique (Arnaud Brisebois, Jean Babin, Ève Turcotte), meilleur maquillage (Adriana Verbert, Bruno Gatien), et meilleurs effets visuels (Alain Lachance, Loic Laurelut, Eric Clément et Marie-Claude Lafontaine, d’Alchimie 24).

Un film extrêmement réussi, Norbourg de Maxime Giroux, n’a glané qu’un prix, mais pas le moindre : meilleure interprétation masculine dans un premier rôle pour Vincent-Guillaume Otis, excellent de veulerie en bras droit du financier déchu Vincent Lacroix. L’Iris du film s’étant le plus illustré à l’extérieur du Québec et le Prix du public sont allés à Bootlegger, de Caroline Monnet, et à Sam, de Yan England, respectivement. Enfin, le choix de l’Iris du meilleur premier long métrage s’est porté sur Sin La Habana, de Kaveh Nabatian.

En court métrage, c’est le fabuleux Les grandes claques, d’Annie St-Pierre, qui a conquis. Sans oublier l’Iris hommage remis à Louise Portal au Gala des artisans pour ses 50 ans de carrière. La grande dame a livré un émouvant discours de remerciements: «Mes rôles, mes livres, ce sont mes enfants», a-t-elle conclu.

En documentaire, le magnifique Comme une vague, de Marie-Julie Dallaire, œuvre immersive unique ayant bénéficié du soutien du regretté Jean-Marc Vallée, a dominé avec raison avec les Iris du meilleur long métrage documentaire, de la meilleure direction photo documentaire et du meilleur montage documentaire.

 

La réalisatrice a remercié ainsi le cinéaste parti trop tôt : « Il faut que je parle de Jean-Marc Vallée. Jean-Marc Vallée, notre producteur exécutif, t’as pas idée du cadeau que tu nous as fait en t’associant à nous pour aider au rayonnement du film. Tu voulais que tout le monde voie ce film. Jean-Marc mon ami, je t’aime, tu me manques énormément. »

Joie et soulagement

 

Les festivités se sont révélées, dans l’ensemble, élégantes et sobres (superbe numéro d’ouverture), moins enclines à tout vouloir enrober d’humour forcé comme l’an dernier — quoique. Animée pour une deuxième année d’affilée par la toujours sympathique Geneviève Schmidt, la soirée a pour le compte ménagé de beaux moments (l’hommage aux disparus).

Même le désormais traditionnel tapis rouge à la Hollywood a été fertile en instants de magie : Donald Pilon et Antoine-Olivier Pilon se découvrant un lien de parenté, Emilie Bierre et Kelly Depeault souhaitant avec bienveillance et solidarité à leur collègue Sara Montpetit de gagner le prix de la révélation de l’année qu’elles ont toutes deux remporté par le passé…

Pour finir, il se dégageait une nette impression de soulagement, de joie également, de se retrouver nombreux, relâchement des mesures sanitaires aidant, pour célébrer un cinéma plus vibrant que jamais.

 

Liste des lauréates et lauréats

Iris du meilleur film: Les oiseaux ivres, d’Ivan Grbovic (micro_scope – Luc Déry, Kim McCraw)

 

Iris du meilleur premier film: Sin La Habana, de Kaveh Nabatian

 

Iris de la meilleure réalisation: Ivan Grbovic – Les oiseaux ivres

 

Iris du meilleur scénario: Sara Mishara, Ivan Grbovic – Les oiseaux ivres

 

Iris de la meilleure interprétation féminine dans un premier rôle Hélène Florent (Julie) – Les oiseaux ivres

 

Iris de la meilleure interprétation masculine dans un premier rôle: Vincent-Guillaume Otis – Norbourg

 

Iris de la meilleure interprétation féminine dans un rôle de soutien: Hélène Florent – Maria Chapdelaine

 

Iris de la meilleure interprétation masculine dans un rôle de soutien: Claude Legault – Les oiseaux ivres

 

Iris de la révélation de l’année: Sara Montpetit – Maria Chapdelaine

 

Iris du meilleur film documentaire: Comme une vague, de Marie-Julie Dallaire

 

Iris du meilleur court métrage de fiction: Les grandes claques, d’Annie St-Pierre

 

Iris du meilleur court métrage d’animation La grogne, d’Alisi Telengut, Dominique Dussault

 

Iris du meilleur court métrage documentaire: Perfecting the Art of Longing, de Kitra Cahana

 

Iris Prix du public Sam, de Yan England

 

Iris de la meilleure distribution des rôles: Nathalie Boutrie - Les oiseaux ivres

 

Iris de la meilleure direction artistique: Arnaud Brisebois, Jean Babin, Ève Turcotte – L’arracheuse de temps

 

Iris de la meilleure direction de la photographie: Sara Mishara – Les oiseaux ivres

 

Iris du meilleur son: Olivier Calvert, Stephen de Oliveira, Bernard Gariépy Strobl – Les oiseaux ivres

 

Iris du meilleur montage: Arthur Tarnowski – Les oiseaux ivres

 

Iris des meilleurs effets visuels: Alain Lachance, Loic Laurelut, Eric Clément, Marie-Claude Lafontaine (Alchimie 24) – L’arracheuse de temps

 

Iris de la meilleure musique originale: Philippe Brault – Les oiseaux ivres

 

Iris des meilleurs costumes: Francesca Chamberland – Maria Chapdelaine

 

Iris du meilleur maquillage: Adriana Verbert, Bruno Gatien – L’arracheuse de temps

 

Iris de la meilleure coiffure: Martin Lapointe – Maria Chapdelaine

 

Iris de la meilleure direction de la photographie documentaire: Tobie Marier Robitaille, Josée Deshaies – Comme une vague

 

Iris du meilleur son documentaire: Bruno Bélanger, Manon Cousin, Louis-Philippe Amiot, Ivann Uruena, René Portillo – Les Fils

 

Iris du meilleur montage documentaire: Louis-Martin Paradis – Comme une vague

 

Iris de la Meilleure musique originale documentaire: Stéphane Lafleur, Christophe Lamarche-Ledoux – Archipel

 

Iris du film s’étant le plus illustré hors Québec: Bootlegger, de Caroline Monnet (Microclimat Films)

 

Iris hommage: Louise Portal



À voir en vidéo