Cineplex dans le collimateur des cinémas indépendants

Une pétition a été lancée dans la foulée de l’achat de Cineplex par une entreprise britannique, Cineworld PLC, au prix de 2,8 milliards de dollars.
Photo: Aaron Vincent Elkaim La Presse canadienne Une pétition a été lancée dans la foulée de l’achat de Cineplex par une entreprise britannique, Cineworld PLC, au prix de 2,8 milliards de dollars.

Des salles de cinéma indépendantes, dont le Cinéma du Parc de Montréal, accusent le géant Cineplex d’avoir un comportement anticoncurrentiel en cherchant à conserver une exclusivité de facto sur des films comme Parasite ou Hustlers.

Signée par plus de 10 000 personnes, la pétition lancée par le Rio Theatre de Vancouver appelle les cinéphiles à appuyer les salles indépendantes. Selon elles, si un distributeur consent à présenter un film chez un indépendant situé près d’un Cineplex, le géant torontois menace de retirer ce film de ses écrans.

«C’est quelque chose que les salles indépendantes vivent depuis des années, raconte la propriétaire du Rio, Corinne Lea. Nous sommes de petits acteurs, nous n’avons pas beaucoup de poids dans cette équation.»

Changements réclamés

 

La pétition a été lancée dans la foulée de l’achat de Cineplex par une entreprise britannique, Cineworld PLC, au prix de 2,8 milliards de dollars. Un tribunal a donné mardi le feu vert à la transaction.

Cette vente représente une bonne occasion pour les indépendants de réclamer des changements dans la distribution des films. Les indépendants se plaignent de devoir attendre de trois à six mois avant de projeter certains longs métrages parce que Cineplex en conserve les droits.

Une porte-parole de Cineplex, Sarah Van Lange, a déclaré dans un courriel transmis à La Presse canadienne que c’est aux distributeurs de décider où leurs films seront présentés. «Cineplex ne détient pas les droits sur les films qui apparaissent sur ses écrans. Nous les obtenons des distributeurs canadiens pour les diffuser dans nos salles.»

La Presse canadienne a tenté en vain de contacter une poignée de distributeurs importants pour vérifier les affirmations contenues dans la pétition.

 

Corinne Lea veut porter plainte auprès du Bureau de la concurrence du Canada. Celui-ci n’a pas confirmé s’il menait une enquête à ce sujet, mais a dit être au courant de la pétition et prendre au sérieux toutes les allégations de comportement anticoncurrentiel. Le cas échéant, il n’hésitera pas à prendre les mesures appropriées, a-t-il ajouté.

La pétition est appuyée notamment par le Paradise Theatre de Toronto, le Cinéma du Parc de Montréal et le Westdale Theatre de Hamilton.

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