Les lettres de ma mère
Il y a quelque chose d’émouvant, mais aussi d’impudique, à parcourir la correspondance de quelqu’un d’autre, surtout lorsqu’il s’agit de sa mère. Celle de Serge Giguère, 15e enfant d’une famille qui en compte 16 !, a écrit avec générosité et franchise à l’un de ses fils destiné à la prêtrise. Le cinéaste a mis la main sur cette précieuse correspondance, très éloquente sur la vie des femmes au tournant des années 1950, et surtout révélatrice des rapports complexes de cette besogneuse dévouée, et pas très diplomate !, avec son imposante fratrie. En filigrane, avec de petites trouvailles visuelles et la voix de Muriel Dutil, choix judicieux pour incarner l’archétype de la matriarche canadienne-française, c’est à la fois l’histoire du Québec et celle de Giguère qui s’entremêlent avec délicatesse. La même qui parcourt tous ses films (Oscar Thiffault, Le roi du drum, Le mystère Macpherson) depuis tant d’années.
Notre critique complète
Horaire en salles