Cinéma - Quel ratage!

Ella Enchanted est une énième mouture issue de la tendance du jour à revisiter les contes de fée, en les adaptant à la sauce moderne. D'une fois à l'autre, le résultat est plus ou moins couronné de succès, quand il n'est pas en panne totale d'enchantement. C'est le cas de Ella Enchanted, qui, quoique mettant des acteurs en scène, marche sur les traces du cent fois plus réussi Shreck en dessins animés.

Six scénaristes ont peiné sur le roman de Gail Carson Levine tiré des mésaventures de Cendrillon. Ils ont cherché en vain à en extraire une fantasmagorie collée à l'univers des adolescentes contemporaines, à qui manifestement ce film est destiné. Avec de mauvais effets spéciaux, sur des décors mêlant l'animation à une imagerie de contes de fée parfois un peu trash, usant d'arts martiaux bons teints, Ella Enchanted fait intervenir des ogres et des géants dans le conte de Cendrillon. Après tout, les monstres sont plus populaires, par les temps qui courent, que les douces jeunes filles balayant sur les traces de leurs demi-soeurs parties au bal.

Vraiment, quel ratage! Anne Hataway (l'héroïne de The Princess Diaries) incarne ici une Cendrillon nouvelle manière, comme il est de mise à notre époque, plus active et plus féministe que dans le conte traditionnel, et appelée à sauver le royaume en brisant le sort d'obéissance qui lui fut jeté à la naissance par une fée malintentionnée. Le prince Charmont (Hugh Dancy) apparaît mou et facile à manipuler. Les héros sont roses et les héroïnes ont la couenne dure.

Avec un ramassis de clichés au goût du jour, une absence de direction d'acteurs, une esthétique rafistolée sans grâce, des péripéties absurdes et un sens du gag qui tombe à plat, on s'ennuie tout bonnement du conte de Perrault.

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