Les femmes prennent le plateau au grand écran

Que vous ayez ou non regardé la 75e cérémonie des Golden Globes, il y a de fortes chances pour que vous ayez entendu parler de la petite phrase assassine lancée par Natalie Portman au moment de présenter le prix du meilleur réalisateur : « Et voici la liste exclusivement masculine des nommés ! » À ses côtés, Ron Howard riait jaune. Plus tard dans la soirée, ce fut au tour de Barbra Streisand de rappeler qu’elle était la seule femme à avoir remporté ce prix… il y a déjà 34 ans !
Qu’en sera-t-il de la prochaine édition des Golden Globes ? Un rapide coup d’oeil sur ce que le cinéma américain nous réserve dans les prochains mois permet de voir que des réalisatrices de renom s’amènent avec de séduisantes propositions. Après avoir permis aux actrices d’y dénoncer haut et fort les inconduites sexuelles des hommes, le machisme systémique et l’iniquité salariale, il serait peut-être temps que les quelque 90 membres de la presse étrangère basés à Los Angeles fassent leur propre examen de conscience.
Griffes féminines

Sept ans après le percutant We Need to Talk About Kevin, d’après le roman de Lionel Shriver, Lynne Ramsay est de retour avec l’adaptation du roman de Jonathan Ames You Were Never Really Here (2 mars). Dans ce drame de moeurs comparé à Taxi Driver de Martin Scorsese, Joaquin Phoenix incarne un marine suicidaire qui part à la recherche de la fille d’un sénateur kidnappée par un réseau de trafic sexuel.
Dans Un raccourci dans le temps (9 mars), la réalisatrice Ava DuVernay, dont le film Selma, sur Martin Luther King, avait récolté une nomination dans la catégorie du meilleur film aux Oscar en 2015, propulse Oprah Winfrey, Reese Witherspoon et Mindy Kaling dans la cinquième dimension. Pour sa part, l’actrice Elizabeth Chomko écrit et réalise son premier long métrage, What They Had (23 mars). Hilary Swank y interprète une femme contrainte de retourner dans son village natal afin d’y retrouver sa mère souffrant de la maladie d’Alzheimer (Blythe Danner), qui s’est égarée lors d’une tempête de neige.
Actrices en haut de l’affiche
Helen Mirren dans un film d’horreur inspiré d’un fait vécu ? Avouez que ça pique votre curiosité ! Dans Winchester – The House that Ghosts Build (2 février), de Michael et Peter Spierig, l’impériale actrice interprète une veuve qui fait constamment construire des pièces dans sa maison de peur d’être tuée par des fantômes. Aujourd’hui, cette demeure est une attraction touristique en Californie.
Quatre ans après son éblouissant premier film, Ex Machina, Alex Garland transpose au grand écran le roman à succès de Jeff VanderMeer Annihilation (23 février). Natalie Portman, Gina Rodriguez, Jennifer Jason Leigh et Thessa Thompson y jouent respectivement une biologiste, une anthropologue, une psychologue et une géomètre qui vont enquêter dans une zone où ont eu lieu des morts mystérieuses.
L’ayant dirigée dans la saga Hunger Games, Francis Lawrence retrouve Jennifer Lawrence dans Red Sparrow (2 mars). L’actrice, qui incarne une ballerine russe transformée en impitoyable espionne, y subira-t-elle un sort plus enviable que dans Mother ! de Darren Aronofksy ? Enfin, dans Tomb Raider (16 mars), de Roar Uthaug, Alicia Vikander, Oscar de la meilleure actrice de soutien pour The Danish Girl, fera-t-elle oublier Angelina Jolie en prêtant ses traits à l’archéologue casse-cou du populaire jeu vidéo ?
Le retour de la panthère noire
