Coup de chapeau à Patrick Roy

Patrick Roy en compagnie du cinéaste Xavier Dolan, de la productrice Nancy Grant et de la directrice générale de Téléfilm Canada, Carolle Brabant
Photo: Ryan Remiorz La Presse canadienne Patrick Roy en compagnie du cinéaste Xavier Dolan, de la productrice Nancy Grant et de la directrice générale de Téléfilm Canada, Carolle Brabant

Le président des Films Séville et de eOne Canada, Patrick Roy, recevait un coup de chapeau mardi à Ciné-Québec. Cet événement annuel réunit au Manoir Saint-Sauveur l’industrie québécoise du cinéma pour des remue-méninges autour des films non américains. Ateliers, projections, rencontres informelles ; en soi l’occasion rêvée de faire le point sur les défis collectifs du milieu.

Séville/eOne est chez nous le plus gros distributeur de films étrangers et québécois.

 

Au coeur de la crise des salles indépendantes, ce géant s’est fait beaucoup reprocher par les petits exploitants de cinémas de donner les films porteurs aux gros joueurs plutôt qu’à eux, ce qui les affame. Patrick Roy refuse toujours de porter le blâme. « La règle non écrite de l’industrie que nous avons toujours respectée est la suivante : lorsque deux cinémas sont à l’intérieur d’un rayon de cinq kilomètres, on en privilégie un. Nous sommes là pour servir les films. Dans certains cas, c’est en choisissant la salle plus petite, dans d’autres cas, la grosse. Chose certaine, toute fermeture de salles est une mauvaise nouvelle pour tous. L’industrie change à toute vitesse. Travaillons ensemble à trouver des solutions,dit-il. Séville est un des maillons de la chaîne. »

Succès québécois

 

Patrick Roy se dit fier d’avoir poussé la roue des trois plus grands succès du cinéma québécois : Bon cop, bad cop, De père en flic, Séraphin. Un homme et son péché. Il était aussi derrière Mommy, Le mirage, La guerre des tuques 3D et les deux favoris des prochains Jutra, La Passion d’Augustine et Corbo.

« Au fil des ans, on a développé un partenariat avec les producteurs. Déjà au scénario, on s’implique souvent. Le travail accompli avec Xavier Dolan et les cinéastes auxquels on croit s’inscrit dans la continuité. À ceux qui nous accusent de monopoliser le jeu, je dis : “Oui, des films québécois, on en distribue beaucoup. Mon souhait serait d’en voir plein d’autres diffusés ailleurs. On ne met à personne les bâtons dans les roues.” »

À l’heure des grandes mutations, le milieu doit relever des défis énormes. « Au cours de la période des Fêtes, 60 % du box-office a été généré par un seul film : Star Wars. C’est la diversité qui s’en trouve menacée. Les films pour adultes devaient être diffusés toute l’année. Parfois, l’été, les écrans ne proposent aucun film pour une clientèle attentive à autre chose qu’au cinéma commercial. Au Québec, on ne fait pas assez de films pour les jeunes non plus. Quant au cinéma français, il n’assure pas suffisamment sa promotion chez nous. Jean Dujardin ne vient jamais à Montréal, alors que les Québécois sont sensibles à leurs visiteurs. Oui, la diversité en salles est pour l’heure le grand défi. »

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