De belles pièces de résistance aux RIDM

Fortes des succès de Vaillants de Pascal Sanchez, film d’ouverture de cette 18e édition, de Bienvenue à F.L. de Geneviève Dulude-Decelles et de Pinocchio d’André-Line Beauparlant, les Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) réservent encore des morceaux de choix.
Évidemment, nous ne pourrions passer sous silence la visite du brillant compositeur islandais Johann Johannsson, qui s’entretiendra samedi avec le cinéaste Denis Villeneuve, pour qui il a signé les trames sonores de Prisonniers et Sicario (à 14 h 15 à l’Université Concordia). Par ailleurs, les cinéphiles et les mélomanes pourront juger si l’homme a autant de talent pour l’image que pour la musique puisque sera projeté End of Summer, court-métrage sans paroles tourné en Antarctique en super 8. Ce premier film de l’artiste sera présenté avec Ondes et silence de David Bryant et Karl Lemieux, ainsi que Iec Long de João Rui Guerra Da Mata et João Pedro Rodrigues.
Sujet chaud s’il en est à la lumière des récents événements, le documentaire-fleuve Homeland (Iraq Year Zero) du réalisateur irakien vivant en France Abbas Fahdel est le fruit d’un travail de 10 ans au cours desquels il est retourné auprès de sa famille à Bagdad avant et après l’invasion américaine de 2003. Divisée en deux parties, cette oeuvre courageuse plonge le spectateur au coeur même des horreurs de la guerre et de ses tragiques répercussions.
Française élevée en Égypte, Anne Roussillon s’est rendue dans une famille de paysans de la vallée du Louxor durant les événements de la place Tahrir, en 2011. Suivant les bouleversements grâce à la télé, ces gens simples et modestes partagent avec la réalisatrice leurs rêves et leurs désillusions.
Anti-leçon d’économie
En janvier dernier, l’économiste Bernard Maris, surnommé « Oncle Bernard », tombait sous les balles des terroristes en compagnie de ses confrères de Charlie Hebdo. Dans Oncle Bernard. L’anti-leçon d’économie, Richard Brouillette reprend en grande partie l’entrevue que Maris accordait dans L’encerclement. La démocratie dans les rets du néolibéralisme en y ajoutant quelques extraits où l’on découvre l’homme derrière le penseur. Un hommage doublé d’un testament qui suscitera son lot d’émotions.
Autre film se trouvant sur notre radar, Police Académie, premier long-métrage de Mélissa Beaudet. Mettant en scène trois élèves en techniques policières, un gentil colosse, une fille à papa et une intello au coeur tendre, le film s’intéresse à la formation que reçoivent ceux qui ont choisi de servir et protéger, de même qu’aux enjeux et difficultés auxquels ils doivent faire face à l’heure où leur futur métier n’a pas toujours bonne presse.
Pour sa part, Mia Donavan s’intéresse, à travers le parcours de son demi-frère, à Ted « Black Lightning » Patrick qui mit au point une technique controversée pour déprogrammer les victimes des sectes dans les années 1970. Porté par l’angoissante trame sonore de Ramachandra Borcar, Deprogrammed promet de ne laisser personne indifférent.
Enfin, l’honneur de clore les festivités revient à la Brésilienne Petra Costa et à la Danoise Lea Glob, qui proposent une incursion dans la vie privée d’un couple d’artistes du Théâtre du Soleil à Paris. Brouillant les frontières entre la fiction et le documentaire, Olmo and the Seagull met en scène une actrice qui voit sa carrière et son couple mis à rude épreuve alors qu’une grossesse l’empêche de jouer dans La mouette de Tchekhov.
Les festivaliers sont invités à venir faire la fête au quartier général des RIDM après la projection au son d’Hologramme, The Good Soundsystems et Gold Zebra.
Le RIDM se tiennent dans différents lieux. Tous les détails au www.ridm.qc.ca/fr.