L’éclectisme fait festival

La salle J.-A.-DeSève de l’Université Concordia, mardi avant-midi. Réunis dans l’amphithéâtre récemment rénové, les représentants des médias assistent au dévoilement de la programmation de Fantasia, dont la 19e édition se déroulera du 14 juillet au 4 août.
En l’occurrence, le quartier général du festival de cinéma international spécialisé dans tout ce qui est, oui, spécial ou inusité ne saurait être mieux choisi. En effet, de rappeler le porte-parole Sébastien Diaz, c’est dans un auditorium voisin que le cinéaste David Cronenberg fit jadis exploser une tête pour son film Scanners, qui marqua les esprits et lança sa carrière internationale au début des années 1980. L’eût-il réalisé aujourd’hui que ce mélange unique d’horreur et de science-fiction aurait été tout désigné pour une première à Fantasia.
Qu’à cela ne tienne, le prochain cru n’aura pas à rougir de son contenu. De fait, des 135 longs métrages proposés, 104 le seront en première québécoise, canadienne, nord-américaine ou mondiale. C’est le cas du film d’ouverture, Miss Hokusai, une oeuvre d’animation signée par le maître Keiichi Hara (Colorful), qui viendra d’ailleurs la présenter. L’histoire d’une jeune fille dont les peintures sont si évocatrices que des créatures fantastiques s’en échappent, Miss Hokusai est campé dans le Japon de 1814.
Bien représenté dans la sélection, le Japon aura également les honneurs de la clôture avec la mégaproduction nippone Attack on Titan, une adaptation de la série de mangas du même nom, et une transposition futuriste du mythe grec dont Shinji Higuchi a réalisé simultanément une suite à paraître.
De tout d’un peu partout
Dans l’intervalle, les amateurs d’objets cinématographiques insolites auront tout le loisir de satisfaire leur curiosité en se baladant entre des productions précédées d’échos tantôt enthousiastes tantôt mystérieux, et venues de pays aussi divers que l’Irlande (The Hallow, de Corin Hardy), la France (Cruel, d’Éric Cherrière), l’Autriche (Goodnight Mommy, de Veronika Franz), l’Espagne (Extinction, de Miguel Angel Vivas), la Corée du Sud (Assassination, de Choi Dong-hoon), la Belgique (Cub, de Jonas Govaerts), le Danemark (Bridgend, de Jeppe Ronde), ou encore l’Éthiopie (Crumbs, de Miguel Llanso). Le Canada ne sera pas en reste avec une abondance de jeunes cinéastes : Chad Archibald (Bite), Adam Brooks (The Editor), Trevor Juras (The Interior), et Larry Kent (She Who Must Burn), notamment.
En provenance de chez nos voisins du Sud, signalons la projection spéciale d’Ant-Man, de Peyton Reed, le plus récent film de superhéros issu de l’écurie Marvel (Capitaine America, Iron Man et consorts), celle de l’intrigant Experimenter de Michael Almereyda, et aussi celle de la sensation de SXSW, The Invitation, de Karyn Kusama. La présence du célèbre comédien Kevin Bacon (Footloose, The Following), qui présentera le thriller Cop Car, qu’il a coproduit et dont il tient la vedette, constitue un autre beau coup des organisateurs.
La marge, PQ
Les auteurs québécois jouiront eux aussi d’une belle vitrine. Parlez-en aux Edgar Fritz (Limoilou – Le film), Pascal Payant (On the Horizon), Sébastien Gordon (Scratch), et François Simard (Turbo Kid). Certains de ces titres seront projetés dans le cadre du Fantastique Weekend du cinéma québécois, une tradition à Fantasia qui est en outre l’occasion de revoir des films vilipendés en leur temps, tels La guêpe de Gilles Carle et Scandale de George Mihalka, ou injustement oubliés, comme Les yeux rouges d’Yves Simoneau et La lunule d’Harvey Hart.
Enfin, de concert avec l’organisme Éléphant – La mémoire du cinéma québécois, qui l’a restauré, les cinéphiles auront la chance de redécouvrir le rarissime Montréal Blues, réalisé en 1972 par Pascal Gélinas et mettant en vedette Paule Baillargeon.
Pour l’horaire et les lieux des projections : www.fantasiafestival.com/2015/fr
