Les Lions de Cannes reviennent sur nos grands écrans

« Kombi Last Wishes », de l’agence brésilienne Almapbbdo São Paulo
Photo: YouTube « Kombi Last Wishes », de l’agence brésilienne Almapbbdo São Paulo

Chaque année, des amateurs passionnés retrouvent leurs grands crus publicitaires planétaires. Dès le 5 décembre prochain au Cinéma du Parc (le 9 janvier au Beaubien et au Clap de Québec), un programme de 90 minutes propose une sélection des publicités gagnantes 2014 au festivalles Lions de Cannes dans la catégorie film. Il s’agit du plus important concours annuel du genre ; des délégués de 94 pays participent à cet événement vénérable qui célébrait en juin sa 61e édition.

Voir en rafale les oeuvres primées — souvent de vrais petits courts métrages réalisés avec les techniques de l’art —, c’est se mettre au parfum des tendances en la matière, avec messages de plus en plus décalés, où l’humour prime, où des réalisations de qualité mêlent souvent les techniques : prises de vue réelles, animation, etc. De France, des États-Unis, d’Allemagne, d’Argentine, du Japon, de Dubaï, de Nouvelle-Zélande, de Grande-Bretagne, d’Espagne, du Japon, du Canada, du Brésil, etc., les meilleurs coups de pub, avec quand même le côté inégal et des compilations, sont présentés.

L’agence LG2 Québec a d’ailleurs remporté un Lion de bronze pour le très amusant Meditation, pub sur les noix mélangées Krispy Kernels, où on envoie des gens sur des tapis de méditation glisser à toute vitesse dans le coin de la pièce en trouvant des prétextes, pour laisser les autres méditatifs s’emparer des friandises.

Dans la catégorie Lion d’argent, à saluer : une pub britannique (la Grande-Bretagne est en force cette année) avec un ogre monstrueux à corne et à queue qui prend des vacances de bord de mer avec sa jolie petite famille et sortira de l’eau dans sa vraie peau de joli garçon. Le client est l’agence de voyages TUI Travel UK and Ireland.

Dans ce voyage à travers la pub internationale, on se promène entre autres dans des toilettes d’aéroport sans issue, alors que d’autres voyageurs plus prévoyants se sont munis de capsules probiotiques pour la bonne digestion en pays étrangers. Des Indiens ayant des Nike aux pieds nous font défiler à la fine épouvante devant les misères et merveilles du pays sur effets de pixilation. En Nouvelle-Zélande, des amputés portent des signaux de signalisation, dans une campagne contre la vitesse au volant. À saluer aussi : une lettre visuelle à une future maman dont le foetus est porteur du syndrome de Down, et qui peut penser à l’avortement. Très émouvants, ces témoignages d’adultes avec ce syndrome qui lui disent que l’enfant pourra parler, aimer, travailler, etc.

Un vrai bijou : Kombi Last Wishes de l’agence brésilienne Almapbbdo São Paulo, pour le compte de Volkswagen du Brésil. Toutes ces images d’archives sur la naissance et la vie de la Volkswagen, version coccinelle, minibus, dans tous les paysages, sont un hommage délicieux à la célèbre voiture. Efficace, de son côté une pub espagnole pour des lunettes fumées, qui met le soleil à contribution, dans son image malfaisante de boule de flammes incandescente et radiante, en contraste avec les couchers de soleil romantiques pour amoureux. Ailleurs, Antoine de Saint Exupéry sera appelé au renfort afin de vanter les charmes du transporteur aérien Argentina Aerolinas, pour lequel il fut pilote un temps.

I Will Survive, également d’Argentine, à travers un message d’intérêt public sur des questions de sécurité et de prudence, mise brillamment sur de fausses situations de danger extrême et sur cette phrase : « La plus forte émotion n’est pas l’amour, mais la peur. »

Une autre campagne de bienfaisance — paneuropéenne, cette fois — d’aide aux cancéreux, envoie des photographes maquiller des malades et leur mettre des perruques amusantes en filmant leurs réactions. « Juste pour oublier la maladie, ne serait-ce qu’une seconde ! »

Les deux pubs des mères chantantes désolées de voir leurs fils leur échapper en devenant de vrais tombeurs grâce au parfum Old Spice ne sont pas piquées des vers non plus.

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