Appel à mieux promouvoir la cinématographie nationale

Photo: Olivier Zuida Le Devoir

Le multiplateforme domine. La lecture en continu (streaming) l’emporte sur le téléchargement des films. Et le genre (comédie, drame, action, etc.) constitue le premier critère pour sélectionner le titre à voir. Ce sont là quelques-unes des conclusions du rapport sur les habitudes des cinéphiles au pays, dévoilées par Téléfilm Canada mercredi, que Le Devoir avait déjà largement dépouillé en septembre.

Un des constats qu’on peut en tirer ? « On aurait intérêt à mieux faire la promotion de notre cinématographie de manière globale », indique Michel Pradier, directeur du Financement des projets chez Téléfilm Canada. Du côté des anglophones, qui connaissent moins bien leur cinéma qu’ils confondent souvent avec celui des Américains, cette démarche permettrait d’informer la population et de faire découvrir les films canadiens. Chez les francophones déjà réputés pour leur appréciation et leur connaissance du cinéma québécois, la stratégie assurerait de maintenir cet engouement, selon M. Pradier.

Le rapport intitulé « La consommation de films au Canada : les tendances sur les trois ans et les conclusions des groupes de discussion » découle de trois sondages réalisés annuellement depuis 2012 et d’une étude plus qualitative menée cette année dans plusieurs villes du pays en partenariat avec la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) et le Fonds des médias du Canada. Les résultats des groupes de discussion — formés de grands consommateurs de films, actifs sur plusieurs plateformes — ne peuvent donc être généralisés.

Le coup de sonde le plus révélateur du contexte actuel concerne sûrement la multiplication des plateformes utilisées pour regarder ces films. La télévision demeure le principal concurrent du cinéma, 63 % des répondants qui regardent au moins un film par mois disent les regarder en direct sur le petit écran. Mais ils les consomment aussi largement via leur enregistreur numérique personnel ou sur DVD/VHS/Blu-Ray (41 %). Seulement le quart de ces répondants (26 %) dit se déplacer au cinéma. Les plateformes en plein boom sont la lecture en continu (streaming), payante ou par abonnement, qui accapare 30 % de cette consommation mensuelle en 2014 contre 22 % l’an dernier, et les appareils mobiles, passés de 9 % en 2013 à 17 % cette année.

Le dernier sondage a été réalisé auprès d’un échantillon de 3000 participants. Le rapport sera publié sur le site de Téléfilm Canada sous peu.

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