Le commissaire du Bureau du cinéma démissionne

Hans Fraikin, le commissaire et directeur du Bureau du cinéma et de la télévision du Québec, en poste depuis huit ans, quittera ses fonctions le 14 novembre. Il était responsable de la promotion du Québec pour les tournages étrangers.
On pourrait croire à un lien de cause à effet avec les coupes de 20 % des crédits d’impôt aux tournages audiovisuels, décrétés au budget du ministre des Finances Carlos Leitao. Mais Hans Fraikin assure qu’il n’en est rien. « Même, j’aurais préféré être là pour accompagner l’industrie et atténuer les crises », dit-il. Il entend quand même s’impliquer dans le débat. « On va commander une étude à déposer à l’automne devant la Commission d’examen sur la fiscalité québécoise à propos des impacts économiques des crédits d’impôt.Pour chaque dollar dépensé, qu’est-ce que ça génère en retombées directes, indirectes et en recettes au gouvernement ? »
Après huit ans de services, le commissaire entend « relever de nouveaux défis à l’international ». Il affirme que la décision avait été prise au début de l’année et que son départ fut long à négocier. « Je reste à mi-temps jusqu’à la fin de l’année pour aider à transférer les dossiers, donner de la formation, transmettre à mon successeur les mécanismes du lobbying, etc. »
Hans Fraikin a été l’un des rares intervenants du milieu (le seul à vue de nez) à ne pas crier à l’horreur devant la coupe des crédits d’impôt appelée à être effective à la fin d’août, étant donné que le Québec demeure malgré tout une des destinations les plus avantageuses en Amérique du Nord, tout en admettant qu’il faudra mettre les bouchées doubles pour convaincre les producteurs étrangers de le choisir comme terre de tournage. « Le mieux, c’est d’être le plus concurrentiel possible afin d’éviter que la clientèle panique, surtout à Hollywood. »
Il craint la rivalité de l’Ontario, où les mesures fiscales sont plus accommodantes, mais croit qu’aux prises avec les mêmes problèmes que le Québec, la province voisine pourrait également faire des coupes dans les crédits d’impôt. Ce qui n’est pas chose faite.
Aux organismes et institutions concernés par les tournages audiovisuels, Hans Fraikin conseille, comme d’autres avant lui : « Battez-vous ! Si vous ne vous faites pas entendre, nul ne va vous écouter. »