Le charme discret de la nostalgie

Le récit du Coq de St-Victor dégage un charme suranné.
Photo: Equinoxe Films Le récit du Coq de St-Victor dégage un charme suranné.

Ça ne peut plus durer ! Trop, c’est trop ! Voilà qui résume l’état d’esprit des habitants de Saint-Victor, les pauvres qui, matin après matin, ou plutôt aurore après aurore, sont violemment tirés de leur court sommeil par le coq de monsieur le maire. Pas très porté sur la sollicitude envers le genre humain, le plus digne représentant de la famille des gallinacés coquerique fièrement. Jusqu’au jour où, las de l’entendre, les bonnes gens enragés de la place l’envoient chanter dans le village voisin. Mal leur en prend.

 

Basé sur le roman jeunesse de Johanne Mercier, Le coq de St-Victor est le deuxième long métrage d’animation, après La légende de Sarila, produit par 10e ave Productions, une compagnie de Québec dont plusieurs capsules et séries voyagent de par le monde.

 

Campé dans un autrefois québécois idéalisé, le récit assume pleinement sa nostalgie, engendrant ainsi un charme suranné plutôt qu’une atmosphère désuète. D’ailleurs, le réalisateur Pierre Greco l’a dit (et ça se voit), Marcel Pagnol et Chuck Jones sont ses deux principales influences, le premier pour le ton, le second pour la manière. Voilà pour le mélange des genres !

 

Les petits, qui représentent le public cible, craqueront-ils pour cette proposition au ramage coloré conjuguée au temps de naguère ? Difficile à dire. Chose certaine, le film maintient un bon rythme et veille à multiplier les scénettes loufoques afin de garder captif l’intérêt de cet auditoire prompt à la distraction. Ce doit bien être aussi efficace qu’une série de cocoricos.
 

Le coq de St-Victor

Réalisation : Pierre Greco. Scénario : P. Greco et Johanne Mercier, d’après son roman. Avec les voix d’Anne Dorval, de Guy Nadon, de Guy Jodoin, de Mariloup Wolfe. Montage : René Caron. Musique : Olivier Auriol. Québec, 2014, 80 min.

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