Peter O'Toole 1932-2013 - Le visage légendaire de Lawrence d’Arabie n’est plus

L’épopée cinématographique Lawrence d’Arabie, de David Lean, avait remporté au total sept Oscar, dont celui du meilleur réalisateur. Mais Peter O’Toole n’avait pas obtenu celui du meilleur acteur.
Photo: Associated Press L’épopée cinématographique Lawrence d’Arabie, de David Lean, avait remporté au total sept Oscar, dont celui du meilleur réalisateur. Mais Peter O’Toole n’avait pas obtenu celui du meilleur acteur.

Londres — L’acteur irlandais Peter O’Toole, entré dans la légende du septième art grâce à son interprétation de Lawrence d’Arabie en 1962, est mort à l’âge de 81 ans. Ce géant de la scène et de l’écran est décédé samedi à l’hôpital Wellington de Londres des suites d’une longue maladie, a précisé son agent, Steve Kenis.

 

Le président irlandais, Michael D. Higgins, qui a indiqué avoir entretenu une relation d’amitié avec l’acteur depuis 1969, a fait part de sa « grande tristesse ». « L’Irlande et le monde ont perdu l’un des géants du cinéma et du théâtre », a-t-il écrit dans un communiqué.

 

Le premier ministre britannique, David Cameron, a présenté ses condoléances à la famille et aux amis de Peter O’Toole. « Sa performance dans mon film préféré, Lawrence d’Arabie, était stupéfiante », a dit M. Cameron.

 

Pour le comédien et metteur en scène Stephen Fry, l’annonce de la mort de Peter O’Toole est une « terrible nouvelle ». « Adieu, Peter O’Toole », a-t-il écrit sur son compte Twitter. « J’ai eu l’honneur de le diriger sur scène», a-t-il ajouté, rendant hommage à celui qui fut à la fois un « monstre » sacré, un « érudit, un amoureux de la vie, un génie ».

 

Nommé huit fois aux Academy Awards, Peter O’Toole a finalement obtenu en 2003 un Oscar honorifique pour l’ensemble de sa carrière. Le critique de cinéma britannique Barry Norman, ami de l’acteur, a estimé qu’il aurait mérité « au moins deux Oscar ». « C’était une très grande star du cinéma », a-t-il rappelé à la BBC.

 

Son parcours

 

Fils d’un preneur de paris irlandais, Peter O’Toole est né en 1932 et a été élevé dans le nord de l’Angleterre.

 

Après avoir brièvement été journaliste et radio dans la Royal Navy, il entre en 1952 à la célèbre Académie royale d’art dramatique à Londres, aux côtés d’Albert Finney, d’Alan Bates et de Richard Harris, eux aussi de futures stars.

 

Deux ans plus tard, il devient membre de la prestigieuse Royal Shakespeare Company du Bristol Old Vic, le plus ancien théâtre royal du Royaume-Uni.

 

Il y joue une soixantaine de pièces, dont Le roi Lear, Othello, Hamlet, Macbeth et Roméo et Juliette de William Shakespeare, Volpone de Ben Jonson, Major Barbara de George Bernard Shaw, et La paix du dimanche de John Osborne.

 

Venu au grand écran, en 1959, Peter O’Toole fonde la société de production Keep Films pour être son propre producteur.

 

La même année, il épouse l’actrice galloise Siân Phillips qui lui donnera deux filles et dont il divorcera vingt ans plus tard. Il aura un fils d’un second mariage.

 

Rôle majeur

 

En 1962, le rôle de Lawrence d’Arabie, cet officier britannique mondialement connu pour avoir combattu les Ottomans aux côtés des Arabes (1916-1918), rôle qui avait été refusé par Marlon Brando, lui vaut sa première nomination aux Oscar. L’épopée cinématographique Lawrence d’Arabie, de David Lean, avait remporté au total sept Oscar, dont celui du meilleur réalisateur. Mais Peter O’Toole n’avait pas obtenu celui du meilleur acteur.

 

Peter O’Toole enchaîne ensuite les rôles prestigieux au théâtre, comme au cinéma : Becket  (1964), Lord Jim (1965), What’s New Pussycat, avec Romy Schneider, La nuit des généraux (1967), Le lion en hiver (1968), Rosebud (1975), Mon année préférée (1982), Le dernier empereur (1987) et Troie (2004).

 

L’actrice Kate O’Toole, fille de l’acteur, a indiqué que la famille avait d’ores et déjà reçu de très nombreux témoignages « d’amour et d’affection » et qu’une cérémonie « remplie de chants et d’allégresse, comme son père l’aurait souhaité », serait prochainement organisée.

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