Papy fait de la résistance

Bruce Willis reprend le rôle du policier John McLane.
Photo: 20th Century Fox Bruce Willis reprend le rôle du policier John McLane.

En 1988, Bruce Willis accéda de plein droit à la royauté hollywoodienne grâce au succès planétaire du film Die Hard, un mélange explosif de suspense et d’action livré sourire en coin. Même les méchants critiques furent séduits. Fatalement, il y eut des suites : Die Hard 2 : Die Harder en 1990, Die Hard : With a Vengeance en 1995, et enfin, Live Free or Die Hard, douze ans plus tard. A Good Day to Die Hard constitue donc le cinquième volet de la série, pour qui se soucie encore de tenir le compte.

Cette fois, le méchant de l’histoire est russe. Rappelons que, par le passé, le policier John McLane (Willis) a affronté successivement un méchant terroriste allemand, un méchant dictateur sud-américain, le méchant frère terroriste allemand du premier terroriste allemand, puis, dans le quatrième opus, un méchant jeune (et pirate informatique, quand même). C’est dire que A Good Day to Die Hard poursuit la grande tradition xénophobe qu’Hollywood a fini par élever au rang de norme.


Nostalgique des heures glorieuses de la guerre froide, l’action démarre avec un montage alterné confus : à Moscou, un haut fonctionnaire menace un prisonnier politique qui joue aux échecs dans sa cellule (attention : symbole) ; à Langley, la CIA s’énerve parce que ledit détenu subira bientôt son procès. Au milieu de tout ça, un jeune homme abat un mafieux dans une boîte de nuit moscovite. Et le jeune homme en question n’est autre que Jack McLane, fils de John McLane, flic bientôt à la retraite et surhomme occasionnel. Et voilà papa qui débarque au pays de Vladimir Poutine juste à temps pour sauver la mise de fiston. À partir de là, le récit redevient non seulement cohérent, mais prévisible. Très. Le montage, en revanche, reste brouillon.


À un moment, le réalisateur John Moore (The Omen 666) claironne sa cinéphilie en plaquant un hommage à Stanley Kubrick et à Killer’s Kiss lorsque ses deux héros se réfugient dans un entrepôt de mannequins désaffecté. Ce bref passage représente ce que le film a de mieux à offrir. A Good Day to Die Hard a beau ne s’adresser qu’aux inconditionnels, il ne leur fait pas grand cadeau.

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