Le plus récent ouvrage d’Hubert Reeves sera adapté au cinéma en 3D

Le projet est encore embryonnaire, car le scénario reste à écrire, mais les droits du livre L’univers expliqué à mes petits-enfants (120 000 exemplaires vendus) de l’astrophysicien d’origine québécoise Hubert Reeves ont été acquis aux éditions du Seuil par Max Films. Le réalisateur prévu est Sébastien Denault, spécialisé en animation, et le film serait une production de fiction 3D avec 40 % des scènes en animation pour illustrer l’espace à travers les propos du héros. Il cible les adolescents d’environ 14 ans.
« Max Films veut aller vers les films plus internationaux, mais également l’animation et les images de synthèse, expliquait mercredi le producteur Roger Frappier, en déclarant que les longues négociations avec le Seuil ont débouché il y a trois semaines. « Connaissons-nous l’univers ? demande le producteur. Sur ce plan, on est tous des petits-enfants. »
Sébastien Denault, qui s’avoue un grand admirateur de Reeves depuis son adolescence et salue le grand vulgarisateur en lui, eut l’idée de l’adaptation. Il espère que le film constituera un pont entre les générations.
Hubert Reeves, vu dans plusieurs documentaires, n’apparaîtra pas à l’écran, mais servira de conseiller au scénario ainsi qu’aux effets spéciaux astronomiques. « Il y aura un acteur pour jouer l’astrophysicien, explique Sébastien Denault. Après l’annonce de sa maladie incurable, cet homme détournera l’autobus avec à bord sa petite-fille et ses amis de l’école de réforme pour partir leur transmettre son savoir. »
Roger Frappier qualifie le film de road-movie terrestre et céleste. Lui et Sébastien Denault ont rencontré Hubert Reeves à Paris, et ont eu l’impression d’entrer à ses côtés dans une autre dimension. « Hubert Reeves est un poète. Ce qu’il écrit est surréaliste », déclare Sébastien Denault, qui regrette de ne pas voir plus souvent notre galaxie au grand écran. 2001, l’odyssée de l’espace de Kubrick n’a pas eu une abondante descendance.
Vision Globale sera impliquée notamment pour la stroboscopie et les effets spéciaux 3D d’un film tourné en numérique. « Montréal est une place dans le monde où on peut faire ça. Nous avons des spécialistes, des artistes, la technologie », ajoute Roger Frappier. À cette étape, il dit ignorer si le film sera une production entièrement québécoise ou une coproduction avec la France. « Mais même avec un budget de 10 ou 15 millions de dollars, les spectateurs le compareront avec les productions du genre à 200 ou 150 millions. »
Par l’entremise de Skype, Hubert Reeves à Paris précisait que le film peut donner une dimension à un certain public qui s’intéressera au film plutôt qu’au livre. « J’aborde le projet avec curiosité. C’est dans l’imprévu que la création se niche », dit-il.