Cinéma américain - Pi, Tarantino et le Hobbit avant Noël


	Tarantino livrera lui aussi un « western spaghetti » qui mettra en vedette, entre autres, Leonardo Di Caprio.
Photo: Alliance
Tarantino livrera lui aussi un « western spaghetti » qui mettra en vedette, entre autres, Leonardo Di Caprio.

Un Tarantino pour Noël ? Voilà qui risque de faire paraître l’automne bien long. Ou bien court, selon que vous soyez, pauvres de vous, dans le camp des contre. Django Unchained réunit Jamie Foxx, Leonardo DiCaprio et le brillant Christoph Waltz (oscarisé pour son rôle de nazi fou dans Inglourious Basterds du même cinéaste), dans un western à saveur bien entendu spaghetti. En dire davantage ne ferait qu’intensifier l’anticipation.


À l’autre extrémité de l’arc-en-ciel, l’automne américain, qui sera marqué par le retour de James Bond (Skyfall, 9 novembre) et la fin définitive de la saga Twilight (Breaking Dawn Part 2, 16 novembre), s’amorce dès mercredi avec un autre western, plus classique celui-là : Lawless, du réalisateur australien de The Road John Hillcoat, campé dans le milieu des bootleggers durant la Crise, avec la vedette montante Tom Hardy (Warrior, The Dark Knight Rises).


Parmi les films les plus attendus de la saison, trois adaptations : L’histoire de Pi (21 septembre), d’après Yann Martel, pour lequel Ang Lee (Brokeback Mountain) semble avoir conjuré le mauvais sort - cette production devait à l’origine sortir du laboratoire de magie de Jean-Pierre Jeunet ; aussi, The Hobbit -An Unexpected Journey (14 décembre), rebelote « tolkyenne » par le réalisateur du Seigneur des anneaux Peter Jackson ; enfin, Les misérables (14 décembre), dans sa version comédie musicale, avec Hugh Jackman en Jean Valjean et Anne Hathaway dans la peau de Fantine - le réalisateur de The King’s Speech, Tom Hooper, est aux commandes.

 

Plaisirs coupables et autres


Dans la semaine qui suivra les élections présidentielles américaines, Steven Spielberg nous racontera la vie du 16e président dans Lincoln (9 novembre), avec Daniel Day Lewis dans le rôle-titre. Autre flash-back : après le pétrole dans le prodigieux There Will Be Blood, Paul Thomas Anderson poursuit son étude des valeurs fondamentales américaines en se penchant sur la foi chrétienne dans The Master (14 septembre), avec Joaquin Phoenix en disciple d’un dangereux gourou (Philip Seymour Hoffman).


La liste des signatures de prestige s’allonge : auréolé du succès de The Fighter, David O’Russell revient avec The Silver Linings Playbook (23 novembre), avec Bradley Cooper en prof dépressif et la nouvelle coqueluche de The Huger Games, Jennifer Lawrence, dans la peau de la jeune fille un peu « dérangée » qui lui redonne le goût de vivre. Tim Burton retourne à ses anciennes amours, l’animation, avec une adaptation format long-métrage de Frankenweenie (5 octobre), le conte gothico-canin qui l’avait révélé au monde en 1984. Robert Zemeckis (Forest Gump, Polar Express) retourne lui aussi aux sources avec Flight (2 novembre), mettant en vedette Denzel Washington dans la peau d’un pilote qui sauve de justesse la vie des passagers de son avion posé en catastrophe. Beau symbole en cette semaine d’élection américaine. Dans le même ordre d’idées, les publicités annonçant la sortie le 21 décembre de Zero Dark Thirty, l’analyse par Kathryn Bigelow (The Hurt Locker) de la traque et de l’exécution d’Oussama ben Laden, devraient elles aussi plaider en faveur de la victoire d’Obama.


Michael Apted et Curtis Hanson s’y sont pris à deux pour raconter, dans Chasing Mavericks (26 octobre), le destin funeste du surfeur Jay Moriarity, englouti à 22 ans par la plus grosse vague du monde. Andrew Dominik (The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford) donne à Brad Pitt un rôle sur mesure d’enquêteur dans Killing Them Softly (12 octobre), attendu par les fans de l’acteur mais assez mal reçu à Cannes.


L’un des plus grands espoirs du cinéma américain, Lee Daniels (Precious), nous conduit avec The Paperboy (5 octobre) dans la Floride torride à la faveur d’une enquête judiciaire impliquant Nicole Kidman, John Cusack, Zac Efron et Matthew McConaughey. Aussi frappé du sceau « fait vécu », Argo (12 octobre), de l’étonnant Ben Affleck (Gobe Baby Gone), raconte la libération de six Américains réfugiés à l’ambassade canadienne de Téhéran durant le coup d’État islamiste de 1979.


L’automne sera aussi, comme le veut la tradition, parfumé à la testostérone avec, entre autres, le retour attendu de Clint Eastwood l’acteur sous la baguette de son producteur Robert Lorenz, qui fait ses débuts à la réalisation avec Trouble with the Curve (28 septembre). À l’aube de la retraite, un recruteur de joueurs de baseball s’embarque pour une dernière tournée avec sa fille (Amy Adams). Personnellement, j’ai hâte de voir ça. Idem pour Looper (28 septembre), pour lequel Joseph Gordon-Levitt retrouve son réalisateur de Brick, Rian Johnson, dans une affaire d’anticipation et de tueurs à gages.


La moumoute vissée sur la tête, Nicolas Cage continuera de se couvrir de ridicule avec Stolen (14 septembre), dans lequel il campe un voleur lancé à la recherche de sa fille kidnappée. Ça vous rappelle quelque chose ? Liam Neeson devrait vous rafraîchir la mémoire avec Taken 2 (5 octobre), où cette fois il cherche sa femme kidnappée par des terroristes à Istanbul. Tom Cruise ferme la marche des héros virils le 21 décembre avec Jack Reacher, dans lequel il campe un enquêteur déterminé à faire la lumière sur les meurtres supposément commis par un tireur d’élite de l’armée. Le scénariste de Valkyrie, Christopher McQuarrie, est aux commandes.


Enfin, comme dernier plaisir coupable de la saison, j’attends The Guilt Trip (28 décembre), une comédie d’Anne Fletcher (The Proposal) qui ramène Barbra Streisand au grand écran dans un rôle de premier plan (elle joue la mère de Seth Rogen), deux mois après son passage en chair et en os au Centre Bell. Joyeux Hanoucca.

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