30 ans de Rendez-vous du cinéma québécois

Emmanuel Bilodeau, sympathique porte-parole des Rendez-vous du cinéma québécois, a fait rigoler l’assistance hier à la conférence de presse préévénementielle. Son discours absurde inspiré des figures de notre 7e art, fragiles ou triomphantes, délirait en particulier sur les producteurs d’Incendies et de Monsieur Lazhar, Kim McCraw et Luc Déry, qui possèdent la recette pour mener leurs poulains au gala des Oscar.
Photo: Pedro Ruiz - Le Devoir Emmanuel Bilodeau, sympathique porte-parole des Rendez-vous du cinéma québécois, a fait rigoler l’assistance hier à la conférence de presse préévénementielle. Son discours absurde inspiré des figures de notre 7e art, fragiles ou triomphantes, délirait en particulier sur les producteurs d’Incendies et de Monsieur Lazhar, Kim McCraw et Luc Déry, qui possèdent la recette pour mener leurs poulains au gala des Oscar.

Trente ans déjà que les Rendez-vous du cinéma québécois offrent une tribune à nos œuvres et un cadre pour se positionner face à elles. Même que cette 30e édition du festival maison, qui roulera du 15 au 26 février, marque le coup en présentant le premier long métrage qui y fut présenté: Les fleurs sauvages de Jean Pierre Lefebvre.

Quelque 310 oeuvres sont au programme de la présente mouture, dont 86 primeurs, longs, courts et moyens métrages en tous genres.

Entre Bestiaire de Denis Côté qui ouvre le bal et Over my Dead Body de Brigitte Poupart qui le clôture, des films donc, dont les productions phares de la dernière année, si riche en qualité. Du côté des primeurs en long métrage, surtout des documentaires. Car comme l'explique Dominique Dugas, directeur de la programmation, c'est à l'automne dernier que la plupart des fictions québécoises se sont bousculées. Mais en fiction, The Hat Goes Wild du Montréalais d'adoption Guy Sprung est au menu. Quand à Mesnak d'Yves Sioui Durand, premier long métrage de fiction francophone amérindien, il sera lancé dans le cadre des Rendez-vous, accompagné d'un 5 à 7 sur la prise de parole au cinéma des Premières Nations. Au menu aussi: cinq longs métrages documentaires: Mort subite d'un homme de théâtre de Jean Claude Coulbois sur Robert Gravel, Séances de Danic Champoux, Un 14 juillet à Marseille de Yan Giroux et Le vieil homme et le rire de Fernand Dansereau. Et parmi les courts et moyens métrages documentaires: Betsiamites de Denis Chouinard, Les enfants carton de Jean-Claude Labrecque et Ne touchez pas à mon église de Bruno Bouliane.

Des leçons de cinéma méritent d'être courues: celle de Robert Morin (Le nèg', Requiem pour un beau sans-coeur) et de la Française Claire Denis (Chocolat, Beau travail, 34 rhums, qui présentera aussi son White Material jamais distribué au Québec. Tous deux auront droit aux honneurs d'une minirétrospective. Grande directrice de la photographie, la Française Agnès Godard, complice de Claire Denis depuis 20 ans, viendra aussi partager son expérience avec le public.

Du 21 au 23 février, les journées Transmédia, placées sous le signe de la création, explorent la grammaire des genres confondus. Par ailleurs, pour la première fois, cinq oeuvres interactives sont au programme des Rendez-vous, dont Épopée.me de Rodrigue Jean et Hubert Caron Guay et Paisajes de Sébastien Cliche.

Au nombre des 5 à 7, des discussions sur le rôle du documentariste dans la société et les traces laissées par le cinéma dans la mémoire collective des Québécois.

Parmi les 11 nuits éclatées et gratuites, l'une d'entre elles, orchestrée par Télé-Québec, réunit sous la forme d'un combat des films cinq invités versés dans la chose politique: Jean-François Lisée, Luc Ferrandez, Éric Duhaime, Françoise David et Denis Coderre qui défendront chacun «leur» meilleur film québécois de la sélection 2012 des Rendez-vous. Un autre soir, Jean-Marc Vallée viendra présenter en première son Café de Flore Remix. Une nuit hommage à l'acteur, improvisateur, metteur en scène Robert Gravel avec une bande de théâtreux suivra la projection du film que lui consacre Jean-Claude Coulbois.

Trente capsules sur les artisans de l'ombre au cinéma souligneront l'apport des grands artisans des films des dernières décennies, à la direction photo, au montage, à la musique, etc.

Au cours de ses deux dernières nuits, les Rendez-vous s'éclatent avec un bal masqué soulignant son 30e anniversaire: «Le carnaval des Rendez-vous», puis, le lendemain, «Une nuit blanche grandiose» dans une Cinémathèque transformée en discothèque.

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