Avatar devance Titanic

Ça y est: James Cameron a fracassé lui-même son propre record de popularité. Avatar devient pour l'heure le film ayant fait les plus importantes recettes aux guichets de tous les temps: 1,8437 milliard de dollars contre 1,8432 milliards pour son plus proche concurrent, Titanic, du même cinéaste aux mains d'or.

Par ailleurs, Avatar est le film qui a gravi le sommet à la plus grande vitesse jamais enregistrée. Il fallut 41 semaines à Titanic pour atteindre ses recettes records. Avatar le surpasse en moins de six semaines.

Cependant, il faut prendre ces chiffres avec un certain recul. Si cette fable rousseauiste à imposants effets spéciaux campée au royaume de Pandora avait été diffusée sur des écrans à deux dimensions, elle aurait engrangé beaucoup moins, car le billet est plus cher pour un film en 3D. Cela implique un moins grand nombre de spectateurs par séance pour le même prix. Or, aux États-Unis, 80 % des billets ont été vendus pour les salles équipées en 3D. En France, c'est 60 %. Le film aurait été vu en fait par 40 millions de spectateurs, contre 90 millions pour Titanic. Mégasuccès quand même. De plus, on assiste en 2010 à des lancements mondiaux qui n'avaient pas cette envergure en 1997, au cours du lancement de Titanic. Au Québec, ce dernier film demeure toutefois le plus populaire (19,5 millions), Avatar n'ayant encore engrangé ici que 12,2 millions.

Rappelons qu'Avatar ne fait pas l'unanimité, loin de là. Il a eu beau ratisser les Golden Globes, avancer dangereusement vers une consécration aux Oscar et attirer le public sur les cinq continents, plusieurs cinéphiles et critiques le trouvent surfait, estiment avec raison que le scénario est exsangue, le message écolo, asséné à la pelle, etc. La droite lui reproche d'être antiaméricain, le Vatican appelle au boycottage du film, y lisant une attaque du monothéisme!, la gauche l'accuse de puer le colonialisme sous des dehors pacifistes. Trop raciste pour les uns, trop antiraciste pour les autres, mais populaire contre vents et marées.