La SODEC récupère-t-elle ses investissements en cinéma?

Le cinéma est un art, soit, mais c'est aussi une industrie, dans laquelle l'État investit chez nous. Lui arrive-t-il de récupérer sa mise, et si oui, dans quelle proportion?

Hier, la Société de développement des industries culturelles (SODEC) publiait les résultats d'une étude intitulée Analyse de la récupération des investissements de la SODEC en longs métrages de fiction.

Ces retours de fonds sont bien minces. La SODEC n'a récolté que 5 % de ses investissements (59 millions de dollars) de 1998-99 à 2002-03, soit 1,9 million.

Cette étude porte sur 81 des 107 films répertoriés au cours des cinq dernières années. Le long métrage de fiction représente 79 % des investissements de la SODEC dans le secteur cinématographique. Les coûts de distribution et les ententes de récupération entre les investisseurs dans chaque contrat font varier la donne d'une fois à l'autre.

L'étude permet de mieux cerner la chaîne des revenus d'exploitation des films. Entre la première et la cinquième année étudiée, les revenus bruts annuels des distributeurs sont passés de 11,9 millions à 31,6 millions, soit une croissance de 165 % pour le marché québécois et étranger, mais leurs dépenses de mise en marché ont grimpé de 214 % au cours de la même période. Les revenus des producteurs et des investisseurs ont atteint 15,4 millions. Sur le lot, les producteurs ont récolté 52 %; Téléfilm Canada et la SODEC, eux, respectivement 30 % et 13 %.

Le Québec produit chaque année environ 27 longs métrages qui ne sont pas tous couronnés de succès. Entre 2005 et 2007, la part des recettes du cinéma québécois sur les grands écrans a chuté de 18 % à 11 %. La SODEC entend produire sur une base régulière une analyse statistique de la récupération de ses investissements.

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