Cinéma - Le FIFA sur ses rails

C'est aujourd'hui que démarre le 26e Festival international du film sur l'art, manifestation souvent jouissive qui roule jusqu'au 16 mars. Plus de 300 films dans huit salles de Montréal. Avec 32 000 entrées par édition, le rendez-vous séduit une clientèle de fidèles, qui reviennent d'un cru à l'autre.

Comme morceau d'ouverture, au Musée des beaux-arts: Achever l'inachevable de Jean Bergeron, une première mondiale. Le documentaire s'articule autour d'une quête: celle d'un espace vide au coeur d'Expositions d'estampes, oeuvre célèbre de Maurits C. Escher réalisée en 1956, maître néerlandais des plus improbables perspectives. Cinquante ans plus tard, cette énigme se voit résolue par le mathématicien Hendrick Lenstra, qui à l'aide de théories scientifiques qui rejoignent les intuitions de l'artiste (dilatation, torsion, etc.) comble le creux par une mise en abyme de son cru.

Peut-on achever l'oeuvre d'un autre? La science doit-elle suppléer aux limites de l'art? Ces questions sont ici débattues.

Visuellement, en recréant avec humains et escaliers certains effets de trompe-l'oeil chers à Escher, Jean Bergeron offre parfois des images-chocs et fort belles. Les interventions d'Hendrick Lenstra sont fort intéressantes, et le mathématicien aurait pu tenir la vedette durant tout le film sans nous lasser. Escher était un passionné de mathématiques et Achever l'inachevable fait comprendre à quel point science et art sont imbriqués dans son oeuvre vertigineuse. Mais le documentaire cumule trop d'entrevues. Louise Lecavalier, Denys Arcand et Serge Fiori apportent leur grain de sel d'artistes, sans qu'on saisisse très bien en quoi leurs interventions éclairent les questions soulevées et nourrissent vraiment le film. Par ailleurs, la narration de James Hyndman est souvent trop lourde. Il y a un surplus d'informations qui encombre le documentaire, en noyant une proposition de base captivante.

À voir en vidéo