Cinéma - Une randonnée qu'on oubliera vite

Mêlant l'amour des chevaux, le deuil de jeunes filles privées de mère, les directives injustes d'un père traumatisé, les vacheries d'un jeune voisin méchant et le désir éperdu d'une héroïne au détour de l'adolescence de monter à cheval même si papa le défend, Virginia's Run est le classique film d'épreuves à surmonter dont l'héroïne sortira triomphante. Il n'invente guère la production pour tous publics à la frontière du drame sentimental et du film d'action mais s'insère dans le genre comme la main dans un gant, sans le renouveler.

En fond de scène: les champs et les bois de la Nouvelle-Angleterre où la jeune Virginia (Lindze Letherman) gambade avec le cheval que son coeur a choisi, même si la mort de sa mère dans un accident équestre et la décision de son père de bannir les chevaux de la vie familiale contrecarrent sa vocation d'écuyère. Gabriel Byrne, grand acteur au visage typé et expressif, ne donne pas sa mesure dans cette histoire un peu sirupeuse où il joue le papa à la fois tendre et inflexible, doublé d'un veuf qui commence à reluquer une voisine.

Scènes champêtres

Au menu: quelques scènes champêtres très belles, surtout les cavalcades dans la nuit étoilée ou à l'aube dans la rosée. Une course de chevaux se révèle très dynamique. Les acteurs font ce qu'ils peuvent et Lindze Letherman dégage un charme de jouvencelle à peine sortie de l'enfance. Sa grande soeur (Rachel Skarsten) campe une figure beaucoup plus conventionnelle de grande blonde très féminine comme l'Amérique les apprécie. Le jeu de cette actrice ne transcende rien.

Le film porte et propulse sa morale: croire et s'acharner malgré les obstacles qui s'amoncellent sur le chemin, garder foi en son étoile, foncer. La réconciliation familiale surviendra au bout de la route et les injustices s'effaceront dans l'harmonie

retrouvée.

Virginia's Run apparaît comme une production américaine de plus, avec au moins de jolies scènes dans des paysages naturels où galopent les chevaux. Mais le film ne dépasse guère le premier niveau de l'émotion et de la narration et se laisse

oublier bien vite.

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