Albert Marquet à Québec - Le Musée du Québec poursuit sa collaboration avec ses homologues français
Les collaborations entre le Musée du Québec (MQ) et ses homologues français se poursuivent. Après les expositions Rodin en 1998 et Tissot en 1999-2000, Le Ludique l'an dernier et plus récemment Les Génies de la mer (2001), la France demeure dans la mire de l'institution de Québec. Au moment d'inaugurer une exposition consacrée à Antoine Bourdelle, une première en Amérique du Nord, le MQ en prépare une autre sur Albert Marquet, prévue comme l'événement de marque du musée à l'été 2003.
Albert Marquet? Au Salon d'automne de 1905, à Paris, le peintre faisait partie du groupe composé, entre autres, par Matisse, Derain et de Vlaminck, tous associés à ce moment au fauvisme. Marquet, comme ses acolytes, privilégie les qualités expressives de la couleur saturée, au détriment relatif de la fidélité envers la nature. Van Gogh, dans ses dernières lettres, vante la qualité des toiles de Marquet.Pour John Porter, directeur du musée, il ne fait pas de doute que l'exposition sera un grand succès populaire. "Ce sont des images qu'on connaît, qui nous sont assez familières", soutient le directeur. Comme exemple, Porter rappelle la vue de la Seine qui orne la couverture du tome sur le XXe siècle de l'Histoire de la littérature française d'André Lagarde et Laurent Michard. "C'est un peintre qui est en processus de redécouverte depuis quelques années, tant en Europe qu'aux États-Unis."
Il s'agit d'un retour au MQ pour Marquet. Une première exposition de l'artiste a déjà été présentée en 1964 dans divers musées au Canada et a fait une escale sur les plaines d'Abraham. Le MQ, pour l'exposition en cours de préparation, a collaboré étroitement avec le Musée des beaux-arts de Bordeaux (la ville est jumelée avec Québec) qui, dans sa collection, conserve le plus grand rassemblement des oeuvres de l'artiste. Le commissariat a été confié à Michèle Grandbois, conservatrice de l'art moderne au Musée du Québec, en collaboration avec Françoise Garcia, du Musée des beaux-arts de Bordeaux, alors que la direction de projet est assurée par Line Ouellet, directrice des expositions et de l'éducation. Le musée ne s'est pas contenté de puiser dans la crème de cette collection. Des oeuvres phares proviendront du Musée national d'art moderne de Paris et du Musée des beaux-arts et d'archéologie de Besançon. Les quelques spécimens appartenant à des collections canadiennes et québécoises seront également recherchés.
"Pour nous, poursuit John Porter, ça représente un intérêt multiple. L'exposition s'inscrit dans une séquence pour faire redécouvrir certaines figures marquantes de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle." Albert Marquet s'ajoute à une liste importante où figurent les noms de James Tissot et Félicien Rops. "C'est une oeuvre qui est bien construite et qui est en même temps facile d'accès. C'est une très grande rétrospective." Le sous-titre de l'exposition, Marquet au fil de l'eau, en dit long sur les motifs privilégiés par le peintre. "Marquet, ce sont les fleuves de France, c'est la Seine, des villes autour du bassin méditerranéen. Son oeuvre est une oeuvre de lumière."