Quand les artistes et les citoyens se rencontrent
Collaboration spéciale

Ce texte fait partie du cahier spécial Culture Montérégie
Coup de projecteur sur des organisations montérégiennes qui travaillent d’arrache-pied pour faire vivre leur région et permettent aux artistes en arts visuels de faire rayonner la culture.
Fondé entre autres par Stanley Février au début de la décennie 2010, le centre d’artistes Agrégat est en pleine renaissance depuis que les codirectrices Ania Morochnik et Cécile Martin se sont jointes à lui en 2020. Cette dernière explique qu’ensemble, ils unissent leurs forces pour faire bouger les choses à Longueuil. « Nous voulons que l’art soit dans l’espace public, décloisonner les milieux et créer des collaborations sur un territoire très riche et dynamique, avec de l’engagement communautaire, des initiatives citoyennes et une diversité de la population », dit-elle.
Agrégat a ainsi pour mission de pourvoir des lieux d’exposition, mais aussi de production aux artistes montérégiens. « La proximité de la métropole fait que les artistes s’expatrient pour avoir plus d’opportunités et de visibilité… C’est un enjeu très important pour nous alors que [l’agglomération de] Longueuil compte près de 450 000 habitants. Il manque cependant de lieux de rencontres, et les artistes n’y échappent pas », fait remarquer Cécile Martin.
Un autre défi de taille est la fragilité économique des artistes. « Nous voulons leur donner des opportunités économiques, même si on ne vend pas de billets, et respecter leur art, valoriser leur contribution à la société en leur offrant de meilleures conditions », précise Cécile Martin. Pour ce faire, grâce au Conseil des arts de Longueuil, les artistes avaient récemment à leur disposition neuf studios éphémères au métro de Longueuil, avant que surviennent les travaux dans le secteur.
Aujourd’hui, le centre, en collaboration avec les acteurs locaux de la Rive-Sud, donne naissance à un projet de conception et d’acquisition d’une structure et d’équipement dans l’objectif d’offrir de l’art contemporain dans l’espace public et de valoriser le territoire. « C’est un espace vitré que l’on trouve entre le métro de Longueuil et l’Université de Sherbrooke malgré le grand chantier du moment, avec un espace d’exposition, deux studios pour les résidences d’artistes, notre bureau et un espace collectif destiné à nos membres », ajoute-t-elle. La codirectrice est très enthousiaste quant à ce lieu de passage, qui suscite la curiosité du grand public.
Du côté de Saint-Hyacinthe, Expression souhaite également créer des ponts entre les artistes et les Montérégiens en diffusant et en valorisant l’art contemporain et l’art actuel. À l’origine une galerie d’arts visuels du cégep de Saint-Hyacinthe, ce centre d’exposition est actif depuis 1985 dans le réseau québécois et canadien de l’art contemporain. « Nous croyons beaucoup à l’importance de la culture. Nous voulons donner un accès gratuit au plus grand nombre de personnes possible, proposer différentes activités et discuter avec nos visiteurs », souligne Véronique Grenier, coordonnatrice de la programmation à Expression. Pour elle, que la région dispose d’une telle institution est un véritable atout. « C’est très enrichissant ! Nous sommes très fiers de la place que nous occupons », poursuit-elle.
Véronique Grenier indique aussi qu’Expression a mis en place un partenariat avec son voisin, le Jardin Daniel A. Séguin. « Ils nous réservent désormais un lieu, l’atrium, chaque été. Cette année, la place est occupée par Les créatures de la route, qui présente des objets qui ressemblent à des fossiles créés par le duo d’artistes Pépite Josèphe. Ils se préoccupent notamment de la consommation et de l’avenir des déchets, un peu comme des archéologues du futur. » Dans un souci d’entamer des discussions entre le public et les oeuvres d’artistes de la Montérégie, Expression organise par ailleurs des conférences, comme celle sur l’écoanxiété prévue dans le cadre de cette exposition extérieure.
« Ce qui nous intéresse, c’est de développer un art contemporain engagé, qui prend en compte les enjeux des artistes et du territoire ; collaboratif, car on travaille avec les différents groupes ; et participatif puisqu’on essaie de créer des rencontres avec le public pour l’intéresser », conclut enfin Cécile Martin, rejoignant en ce sens la vision d’Expression.
Une toute nouvelle initiative
Bac à Bac, le Collectif des arts du Richelieu regroupe une dizaine d’artistes qui ont élu domicile dans quatre villages patrimoniaux de la Vallée-du-Richelieu : Saint-Antoine, Saint-Charles, Saint-Denis et Saint-Marc-sur-Richelieu. Pour une deuxième année, le regroupement se mobilise pour partager avec les visiteurs sa passion pour la culture et la région en ouvrant les portes de ses ateliers pour des moments d’échanges conviviaux. Les dates à retenir en 2023 pour ce circuit : les 20, 21, 22, 27 et 28 mai en journée. Cofondé en 2022 par Madeleine St-Jean et Marie-Ange Samon, Bac à Bac promet aussi de mettre en avant les talents locaux à travers des expositions collectives et des activités de médiation culturelle qui se déroulent actuellement jusqu’en juillet.
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