Le photographe queer Evergon lauréat d’un Prix du Gouverneur général

Le Montréalais Evergon, mauvais garçon de la photographie canadienne, a reçu mardi un des Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques.
L’artiste, né Albert Jay Lunt, obtient le plus grand sceau d’approbation au pays après 50 ans de créations. Ce pionnier de la photographie queer a été l’un des premiers à capturer en images des thèmes gravitant autour des communautés LGBTQ.
« Très tôt, j’ai senti que les photos étaient des fictions. Et une grande partie de mon travail consiste à raconter des histoires ou des fictions », a-t-il raconté au Conseil des arts du Canada en amont de la remise de son prix.
On lui doit notamment d’immenses polaroïds en couleurs des années 1980 explorant les identités, l’homosexualité et la vie des « adultes qui jouent », selon ses propres mots. Portraits et autoportraits nus constituent une bonne part de son oeuvre. « Les gens y ont cru. Dès le début du projet, il y avait 33 personnes qui voulaient enlever leurs vêtements et devenir un Rambo ou une Rambette », explique l’artiste.
Le Musée national des beaux-arts du Québec présente jusqu’au 23 avril ses oeuvres au sein d’une rétrospective. Postmodernité, art du collage plastique et identitaire, identités queer et trans, travestissements… L’exposition Evergon, théâtre de l’intime retrace les jalons de son art avant-gardiste aujourd’hui primé.
Parmi les autres lauréats du Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques, on trouve Germaine Koh, Tim Whiten, Shannon Walsh, Nettie Wild et le collectif FASTWÜRMS.
David Garneau, de Regina, en Saskatchewan, décroche le prix de contribution exceptionnelle, tandis que Grace Nickel, artiste en arts visuels de Winnipeg au Manitoba, remporte le prix Saidye-Bronfman.
Ces gagnants reçoivent chacun une bourse de 25 000 dollars.