Sophie Jodoin: hommage aux femmes artistes

« Ma résidence de recherche chez Artexte a été guidée par le désir de sortir ces artistes de leurs boîtes et bien souvent, de l’oubli, de traiter chacune d’entre elles également, dans l’espoir de les faire dialoguer à travers des fragments visuels et textuels choisis », raconte Sophie Jodoin.
Photo: Marie-France Coallier Le Devoir « Ma résidence de recherche chez Artexte a été guidée par le désir de sortir ces artistes de leurs boîtes et bien souvent, de l’oubli, de traiter chacune d’entre elles également, dans l’espoir de les faire dialoguer à travers des fragments visuels et textuels choisis », raconte Sophie Jodoin.

Elle s’est fait entre autres remarquer par une intelligente expo intitulée Room(s) to move : je, tu, elle, présentée à l’automne 2017 au centre EXPRESSION à Saint-Hyacinthe. Une des oeuvres installatives exposée alors, Toi que jamais je ne termine (2015-2017), fut d’ailleurs achetée par le Musée d’art contemporain de Montréal. Depuis, Sophie Jodoin a eu un parcours impressionnant à la Galerie C à Paris, à la Galerie de l’UQAM, au Projet Casa, à la galerie Bradley Ertaskiran, au centre Sagamie à Alma, au MacLaren Art Centre à Barrie, en Ontario… Et la revoilà à Montréal.

« J’étais très contente qu’Artexte, un lieu que je fréquentais à l’université, un lieu mythique, un lieu d’histoire et de mémoire, m’ait invitée à faire une résidence au sein de sa collection. N’oublions pas que c’est un lieu fondé par des femmes », rappelle l’artiste. Et c’est un lieu où l’artiste Sophie Jodoin a décidé de rendre hommage à des artistes femmes. « Dans le centre de documentation Artexte, durant plus d’un an, j’ai consulté systématiquement les boîtes de dossiers d’artistes femmes, de A à Z. Sans effectuer de hiérarchie par rapport à l’âge, aux pratiques, aux formes d’art utilisées. De grands noms s’y retrouvent, d’autres pas. J’ai aussi sorti des boîtes d’artistes parfois moins connues. » Même si cela change avec les années qui passent, elle remarqua aussi que les boîtes les plus imposantes concernaient souvent les hommes artistes…

« Ma résidence de recherche chez Artexte a été guidée par le désir de sortir ces artistes de leurs boîtes et bien souvent, de l’oubli, de traiter chacune d’entre elles également, dans l’espoir de les faire dialoguer à travers des fragments visuels et textuels choisis. Lors de l’exposition, cet inventaire prendra la forme d’une installation composée d’une projection en boucle, en noir et blanc, de près de 200 images. Une sorte de collage d’images fixes, accompagné d’une trame sonore, d’un document d’archives et d’un mur hommage aux artistes citées. » À partir de cette documentation, Jodoin a créé un grand récit qui lui a permis de créer des liens à travers toutes les pratiques de ces femmes créatrices. « Ce collage, cette grande orchestration tisse un récit aux voix multiples narrant l’histoire d’une fille composant un portrait abstrait de sa mère. Cela se fera à travers les images et paroles d’artistes issues des archives, subjectivités parlantes d’une narration intime et poétique oscillant entre le privé et le public, la réalité et la fiction, le passé et le présent. Cette exposition se veut une réflexion sur le désir, les rêves, les manques, la banalité de la vie, la vieillesse, la mémoire, le deuil, l’oubli. »

d’un seul souffle (titre de travail)

De Sophie Jodoin. Au centre Artexte du 13 avril au 23 juin.



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